Ici bat le cœur de Bollaert-Delelis. La Tribune Marek est la partie basse. Celle-ci réunit historiquement les supporters sang et or les plus actifs puisque le placement y est libre et la position « debout » est autorisée. En raison de son positionnement latéral, face caméra, la Tribune Marek constitue l’une des plus grandes particularités de Bollaert-Delelis. Ainsi, elle accueille le kop lensois alors que les kops sont généralement situés derrière les buts dans les autres enceintes. La Xercès constitue la partie haute de la tribune.
Construite en 1978, la Marek-Xercès a été rénovée à deux reprises : en 1998 à l’occasion de la Coupe du Monde puis en 2015 pour l’Euro 2016.
Qui étaient-ils ?
Natif de Vienne, Anton Marek est un défenseur iconique du Racing. Il débarque en Artois en 1934 et porte le maillot lensois pendant près de six saisons. En 1935, il vit l’un de ses plus grands moments en Sang et Or contre l’AS Saint-Etienne. Alors que l’équipe est menée 3-0 et se retrouve à neuf contre onze après les blessures de deux joueurs (les changements ne font pas encore partie du règlement), l’Autrichien suggère au coach Robert Van de Veen de le repositionner sur le front de l’attaque. Dans ce rôle inédit, il inscrit un triplé mémorable qui permet d’arracher le match nul (3-3).
Son histoire avec le club est entrecoupée par la guerre, qui l’oblige à quitter Lens jusqu’en 1945. Il fait son retour sous une nouvelle casquette, celle d’entraîneur, et dirige les Artésiens en Division 1 jusqu’en 1947. Il est de nouveau coach du Racing entre 1953 et 1956 et emmène les Artésiens à la 2e place, à seulement un point du leader, lors de sa dernière campagne.
En 1997, la partie de l'antre lensois appelée « les secondes » prend le nom de cet illustre personnage du Racing.
Xercès Louis débute son aventure artésienne en 1949. Le Racing renoue alors avec la D1 après deux exercices à l’échelon inférieur. Ce milieu de terrain s’affirme vite comme un élément important du onze lensois et devient capitaine de l’équipe. Premier antillais appelé en Équipe de France, il fait ses débuts en Bleu en 1954 contre la RFA. Au cours de ses 12 sélections, le natif de Sainte-Marie participe notamment à la Coupe du Monde 1954 en tant que joueur du RC Lens. Il défend les couleurs artésiennes pendant neuf saisons avant d’entamer une carrière d’entraîneur.
Après sa disparition en 1978, Xercès Louis donne son nom à une tribune de Bollaert-Delelis.
La Tribune Lepagnot fait face à la Marek-Xercès. Si elle accueille de nombreux supporters des Sang et Or à l’instar des autres gradins, elle abrite également les salons et la tribune de presse. Érigée en 1982 à l’aube de l’Euro 1984 en France, elle a été démolie en 1998 afin d’être reconstruite dans le cadre de l’accueil de la Coupe du Monde.
Qui était-il ?
Max Lepagnot est un ancien secrétaire du club (1929-1935). Cet Artésien de naissance, président du district Artois pendant 30 ans, prend notamment part au projet de professionnalisation du Racing Club de Lens en 1934 avant de devenir membre du comité de direction jusqu’en 1947.
La Trannin est l’une des deux tribunes placées derrière un but. La partie haute comporte notamment la « tribune famille ». Depuis l’été 2022, tel un prolongement de la tribune Marek, le niveau 0 est un « virage populaire », avec position « debout » et placement libre.
C’est également ici que prennent traditionnellement place les supporters visiteurs.
La Trannin est la première grande tribune qui a été bâtie à Bollaert. Elle tire sa forme particulière de sa proximité avec la ligne de chemin de fer Lens-Dunkerque. À l’instar des autres gradins, elle a été reconstruite en 1998 puis rénovée en 2015.
Qui était-il ?
Henri Trannin (1919-1974) est un joueur du Racing à partir de 1937. Il fait ses premiers pas avec les Sang et Or à seulement 18 ans en tant que gardien de but et évolue notamment aux côtés de Raymond François, Stefan Dembicki ou Ladislas Siklo. Il raccroche les crampons à la fin des années 1940.
Employé à la Compagnie des Mines, ce pur Artésien natif de Bully-les-Mines entre au Conseil d’Administration puis au Comité de Direction du club. En parallèle, il est Responsable de la commission des jeunes. Puis, en tant que Directeur sportif, il repère les frères Georges et Bernard Lech, Maryan Wisniewski ou encore Eugeniusz Faber, qui deviendront des cadres de l’équipe. Recruteur de talent, il fait aussi partie de ceux – avec Arnold Sowinski et André Delelis – qui ont contribué à la reconstruction du Racing Club de Lens après le désengagement des Houillères en 1969.
Comme un symbole pour cet homme issu du bassin minier, c’est le 4 décembre 1976, jour de la Sainte-Barbe, que son est attribué à l’une des tribunes de l’antre lensois.
La Tribune Delacourt fait face à la Tribune Trannin. À l’image de cette dernière, le niveau 0 est un « virage populaire » où les supporters restent debout pour encourager les Sang et Or.
Située à droite des bancs de touche, elle a été inaugurée pour l’Euro 1984 avant d’être reconstruite et remise à neuf pour la dernière fois en 2015, à l’occasion de l’Euro 2016. Si les gradins accueillent le fervent public artésien, les travées de la tribune abritent aussi des bureaux administratifs des salariés travaillant pour le stade Bollaert-Delelis.
Qui était-il ?
Fils de mineur, Élie Delacourt est employé à la SNCF avant de participer au renouveau du club au début des années 1970. Premier abonné de l’histoire du Racing, il exerce avec dynamisme son rôle de président d’une association de supporters dans le quartier de son débit de boisson, Avenue Van Pelt à Lens. Le Maire de Lens, André Delelis, décide de lui rendre hommage en donnant son nom à l’une des tribunes du stade en 1984.