Découvrez notre nouvelle rubrique « Point Par Point » qui retrace la vie de nos joueurs. Ce mois-ci, c’est Fabien Centonze qui s’est prêté au jeu !
« Je suis né à Voiron, près de Grenoble. J’y suis resté jusqu’à mes 17 ans avant de rejoindre le centre de formation d’Evian Thonon Gaillard. Voiron, c’est une petite ville tranquille. Les gens y sont sympas. C’est un peu la « campagne » mais c’est chez moi, là où j’ai grandi, comme toute ma famille. Je suis content quand j’y retourne. »
« Mon père travaille dans une usine de ferraille et ma mère est employée dans un magasin de chaussures. J’ai grandi avec mes deux frères Nicolas (25 ans) et Sébastien (20 ans), avec qui je me suis toujours bien entendu même si je suis un peu plus proche de l’aîné. Il m’a pris sous son aile dès mon plus jeune âge. Il me donne des conseils. C’est différent avec mon petit frère car je suis parti jeune de la maison alors que j’avais 17 ans, mais je l’aime plus que tout aussi.
Être le benjamin, ce n’est pas forcément la meilleure place dans une fratrie. Pendant nos disputes, le grand avait toujours raison car il était l’aîné et avec le plus petit je devais montrer l’exemple. Mais au-delà de cela, j’avoue que j'étais un peu le fouteur de merde [Ndrl, rires]. »
« L’école, c'était un calvaire pour moi ! [Ndlr, rires] Je n’aimais pas du tout et je n’étais pas doué pour les études. D’ailleurs je n’ai pas obtenu mon BAC. Mais comme je venais de signer un contrat professionnel à Evian Thonon Gaillard, le foot était ma priorité.
J’allais en cours par obligation et j’étais content d’y retrouver mes potes. Je faisais rarement mes devoirs et il m’arrivait de répondre aux profs. Je n’étais pas un exemple de bonne conduite. Je faisais pas mal de conneries mais j'étais assez malin pour ne pas me faire chopper. [Ndlr, rires].
Si je n’avais pas été footballeur, ça aurait été dur de trouver une autre voie vu mon niveau scolaire. J'ai toujours voulu faire de la boxe étant petit. Ma mère n’aimait pas trop ça. C’était trop violent pour elle. »
« A mes 6 ans, son grand-frère Nicolas a débuté le football. Il voulait absolument que j’en fasse aussi. C’était mon exemple donc je l’ai donc suivi même si ce n’était pas mon choix de taper dans un ballon. J’ai fait un entraînement à Rives, un petit club près de Voiron. Je n’ai pas du tout aimé ! Je suis quelqu’un de timide et le fait d’être entouré de beaucoup de monde m’a poussé à ne pas poursuivre. Mais ça ne m’empêchait pas de venir encourager Nicolas lors de ses entraînements et ses matchs. Un an plus tard, j’ai eu envie de retenter, pour le plaisir. Je me suis inscrit dans le club de Beaucroissant près de Voiron. Ça me permettait de me défouler, de taper dans le ballon. A l’époque, je n’avais pas du tout l’idée de devenir joueur professionnel…
Quelques temps plus tard, j’ai intégré le club de Vourey Sport situé près de ma ville natale. Lors d’un match de district, on a affronté Grenoble. J'ai fait le match de ma vie ! Je jouais milieu sur un côté et j’ai marqué plusieurs buts. Grâce à cela, des recruteurs grenoblois m’ont repéré. Je n’y croyais pas car à cette époque, Grenoble était le club phare de la région. Je me suis dit « c’est Grenoble quand même ! Ils ont dû se tromper de joueur » [Ndlr, rires] C’était vraiment un truc de fou !
J’étais surpris mais content. Mes parents étaient fiers de moi car c’était un honneur de voir leur enfant de 10 ans jouer là-bas et d’affronter des équipes comme Lyon, Saint-Etienne...
C’est à partir de ce moment que l’idée de devenir professionnel m’est venue à l’esprit. Si Grenoble me faisait venir, c’est qu’il y avait une raison. J’avais un coup à jouer. J’étais plus sérieux et appliqué dans la pratique du foot. Même à l’école, j’essayais d’être réglo ! Chaque jour mes parents faisaient l’aller-retour jusque Grenoble, à 30 minutes de chez nous. Ils venaient me chercher à l’école pour partir directement à l'entraînement. Je me changeais dans la voiture. On rentrait aussitôt la séance terminée. On a fait ça pendant des années. »
« Après six ans à Grenoble, je suis allé à Evian Thonon Gaillard. J’ai marqué 16-17 buts avec les 19 ans. La saison qui a suivi (2014-2015), j’ai fait la préparation avec l’équipe pro qui descendait de Ligue 1. Beaucoup de joueurs étaient partis et l'effectif était quasiment réduit de moitié. Ils ont donc fait appel à des joueurs de la CFA et des 19 ans. Après la préparation, ils ont renvoyé des joueurs dans leur catégorie et en ont gardé 3-4, dont moi.
Je me souviendrai toujours de mon premier match pro, face à Nîmes. Jusque-là, je jouais au poste de milieu de terrain, mais à cause de suspensions et de blessures, le coach Safet Sušić a fait appel à moi… en tant que défenseur ! J’étais paniqué ! Je n’avais jamais joué à ce poste et aussi devant autant de monde. J’étais angoissé mais finalement ça s’est bien passé.
J’ai fait à peu près 30 matchs au poste de défenseur latéral gauche ou droit et de temps en temps au milieu du terrain.
A la fin de la saison, Clermont m’a recruté au poste de milieu. J’étais coaché par Corinne Diacre. Au début, c’était un peu bizarre. Elle n’avait pas le droit de rentrer dans le vestiaire donc, forcément, on la voyait moins.
Elle était à notre écoute. J’ai pris la responsabilité d’aller la voir pour lui dire que j’aimerais me perfectionner au poste de défenseur. Il m’est arrivé de dépanner en défense et c’est là que je faisais mes meilleurs matchs. Elle a accepté et j’ai été mis en concurrence avec des défenseurs de formation. J’ai pu me jauger à leurs côtés. Les mecs n'étaient pas chiens et m'ont donné des conseils notamment par rapport à mes placements. J'étais trop attiré vers l'avant.
Depuis, je me suis révélé à ce poste et je ne voudrais pas en changer. »
« Le coach Safet Sušić parce qu’il a tout de suite su que j’étais fait pour être latéral. Il en était convaincu alors qu’il ne m’avait pratiquement jamais vu jouer à ce poste. Je le croyais à moitié... J'avais peur que ce soit une catastrophe. En voyant le résultat, j’aimerais lui dire qu'il avait raison ! »
« J’ai vécu un moment insolite et inoubliable avec les supporters lensois. A la suite du carton rouge que j’ai pris à Metz en septembre 2018, j’ai été suspendu pour Lens - Sochaux. J'ai reçu de nombreux messages sur les réseaux sociaux. Les supporters voulaient que j’assiste à ce match en Marek…
C'était un truc de fou ! Je n’avais jamais vécu un match au milieu de supporters et notamment d’ultras ! Surtout à Lens, c’est quelque chose ! Mais pour être honnête, je n’ai pratiquement pas vu le match car tout le monde chantait, levait les mains. Quand on est au milieu, on ne voit rien avec les drapeaux. Sincèrement, je leur tire mon chapeau ! C’est usant, c’est une autre fatigue que sur le terrain. Il faut donner de la voix, taper dans ses mains, bouger. C’est quand même costaud de faire ça tous les 15 jours à Bollaert-Delelis sans compter ceux qui font les déplacements !
C’est un public exceptionnel. Jouer devant 30 000 personnes en Ligue 2, c'est quelque chose d'incroyable. On l’a vu dans les moments difficiles, les supporters lensois sont toujours là. Ils viennent en nombre nous apporter leur soutien à l'autre bout de la France. C’est vraiment un public fervent, ça m'impressionne. »
« Je suis quelqu’un de réservé et très timide, hormis avec mes proches. Je pense être quelqu’un d’honnête, de respectueux et de droit. J’aime passer du temps avec mes deux chiens : Filo un Jack Russel et Mia un Bouledogue français. J’adore les animaux ! J’avais un chat avant, mais il s’est barré… Quand je rentre en Isère, j’aime bien jouer à la pétanque avec mes proches. »