Publié le 12/10/2023 à 11h50
Des Sang et Or au maillot tricolore ! Le récit entre le RC Lens et l’Équipe de France se perpétue depuis de nombreuses années… En cette période de trêve internationale où le capitaine Brice Samba a rejoint la formation de Didier Deschamps, retour sur les joueurs artésiens ayant revêtu la tunique bleue.
1932. Le football commence peu à peu à faire sa place en France et le premier championnat professionnel voit le jour. Le RCL n’en fait pas encore partie, mais va très vite suivre le mouvement... À l’initiative de Louis Brossard, alors ingénieur à la Compagnie des Mines, et portée par la création du stade (inauguré le 18 juin 1933), la première équipe professionnelle lensoise est formée en 1934.
L’idylle entre les joueurs du bassin minier et le maillot bleu ne tarde pas à naître… Seulement deux années après l’obtention du statut professionnel, ce n’est pas un, mais deux Artésiens qui découvrent le niveau international. Le 8 mars 1936, Raymond François et Edmond Novicki, qui font partie de la première formation du Racing, disputent un match amical contre la Belgique (victoire 3-0). Le nom de ce dernier deviendra peu de temps après historique, lorsqu’il inscrit, le 24 janvier 1937, un but en Équipe de France (face à l’Autriche).
En 87 ans, 25 joueurs portant le maillot du Racing ont connu les joies de l’équipe nationale. De Raymond François, à Brice Samba, en passant par Xercès Louis, Didier Six ou encore Alou Diarra, les Lensois ont fièrement représenté à 139 reprises les couleurs de l’institution à l’échelle internationale.
Xercès Louis
Connu pour être le nom d’une tribune du stade Bollaert-Delelis, le milieu de terrain Xercès Louis est l’un des joueurs ayant écrit une page commune entre le RC Lens et la sélection. Le 16 octobre 1954, il dispute ses premières minutes, opposé à la RFA (appellation de l’Allemagne de l'Ouest à l’époque). Il enchaîne ensuite les convocations, portant le total à 12. La rencontre la plus marquante fut la victoire 6-3 contre la Belgique, comptant pour les éliminatoires pour le Mondial, le 11 novembre 1956, contribuant ainsi à la qualification des siens pour la Coupe du Monde 1958. Sa dernière cape chez les Tricolores...
Didier Six
Bond en avant, vers l’éclosion en Bleu de Didier Six. Les puristes gardent en tête son splendide enchaînement : contrôle de la poitrine puis frappe puissante de toute beauté au Maracana, lors d’un Brésil-France d’anthologie en 1977 (2-2). Au-delà de ça, il aura disputé 11 sélections sous le maillot tricolore lors de son unique saison au RC Lens, en 1977-78.
Alou Diarra
2004. La formation artésienne compte dans ses rangs le jeune milieu de terrain de 23 ans, Alou Diarra (34 matchs de Ligue 1 lors de sa première saison). Rapidement, il devient incontournable et s’ouvre les portes de l’équipe nationale.
Le 9 octobre 2004, il entre en jeu à la 64e minute face à l’Irlande et vit ses tous premiers instants en Bleus, à l’occasion des qualifications pour la Coupe du Monde 2006. Deux années plus tard, il prend part à la plus grande des compétitions internationales et fait son apparition à la 57e minute de la finale contre l’Italie. Il est, pour l’heure, le seul joueur lensois à avoir disputé une finale de Coupe du Monde avec la France. Il quittera ensuite le club sang et or à la fin de la saison. Mais son histoire avec le Racing n’est pas tout à fait terminée… Ainsi, Alou Diarra reviendra en 2019 en tant qu’adjoint puis entraîneur de la réserve, avant d’intégrer le staff de Franck Haise durant deux saisons, participant ainsi à la remontée dans l’élite en 2019-2020.
Arrivé au centre de formation très jeune, l’ailier droit d’origine polonaise Maryan Wisniewski découvre les Bleus en 1953. À seulement 18 ans et 2 mois, il devient le plus jeune joueur de l’ère moderne à porter le maillot tricolore. Une tunique qui lui colle à la peau et avec laquelle il continuera de briller. Lors de la Coupe du Monde 1958, le deuxième meilleur buteur de l’histoire du Racing (105 réalisations) terminera à la troisième place. Joueur le plus capé avec la France lorsqu'il évoluait en Artois (avec 33 sélections), il a marqué à douze reprises, devenant, au passage, l’artificier sang et or ayant le plus scoré en Bleu devant Georges Lech (4 buts).
Au total, ils sont six à avoir fait trembler les filets adverses en étant vêtus de la tunique tricolore. Si Maryan Wisniewski est à l’origine de 12 réalisations sur 22, Georges Lech le succède. Jean Desgrange, Didier Six (2) ainsi qu’Edmond Novicki et Philippe Vercruysse (1) s’ajoutent également à la liste.
Si certains n’ont pas honoré le blason tricolore sous les couleurs sang et or, ils sont onze à avoir été formés dans l’Artois avant de se distinguer à l’international.
En premier lieu, Robert Budzynski. Après des débuts au Racing, où il a évolué entre 1958 et 1963 (85 matchs disputés), le défenseur central connait 11 sélections. Au sein de la charnière défensive, il participe aux trois rencontres de la Coupe du Monde 1966. À l’issue de la compétition, il se voit adresser le brassard de capitaine qu’il conserve à trois reprises avant d’être évincé de l’équipe quelques mois plus tard…
Parmi les plus gros palmarès, l’inévitable Raphaël Varane. Formé au RC Lens, avec qui il joue son premier match dans l’élite (face à Montpellier le 7 novembre 2010), le défenseur rejoint le Real Madrid en 2011 où il devient titulaire indiscutable. Comptant 93 sélections et 5 réalisations, il gonfle son palmarès avec le titre de champion du Monde 2018.
Le lien ne s’arrête pas seulement aux acteurs du jeu. Si le stade Bollaert-Delelis fut notamment le théâtre de la victoire des Bleus face au Paraguay lors du huitième de finale de la Coupe du Monde 1998 (1-0 après prolongation), l’antre artésien cultive également un record peu commun. Avec au total 9 réceptions pour un bilan de sept victoires et deux matchs nuls, l’Équipe de France est toujours invaincue dans l’enceinte lensoise.
L’histoire entre le RC Lens et l’Équipe de France perdure et ne semble pas avoir de fin. Si Brice Samba a honoré sa première titularisation le 16 juin 2023 (succès 0-3 contre Gibraltar) et continue de faire rayonner le club artésien sur la scène internationale, les amoureux du Racing espèrent voir s’écrire encore de nombreuses pages…