Tout part d’une parcelle située entre les fosses 1 et 9 de Lens. Tout juste promu en division d’honneur, la Compagnie des Mines – étroitement liée à l’évolution du Racing – décide d’y bâtir un stade en 1929. Quatre ans de construction seront nécessaires aux 180 mineurs dépêchés sur le chantier. Le 18 juin 1933, le champ vierge devient le stade Félix-Bollaert, tirant son nom du directeur de la compagnie minière de l’époque.

C’est dans les années 70 que l’édifice va connaître ses premières importantes transformations. La Ville de Lens vient alors de le racheter pour un franc symbolique, sous l’impulsion d’Arnold Sowinski, Henri Trannin et André Delelis. Pour jouer des compétitions européennes, l’antre artésien doit répondre aux normes de l’UEFA. 1976 sonne comme le début d’une grande métamorphose avec la construction de l’actuelle tribune Trannin et ses 12 000 places. Dans la foulée, l’année suivante, la tribune Marek/Xercès voit le jour et la capacité s’agrandit.

Dans la continuité de son développement, l’enceinte est désignée pour accueillir des rencontres de l’Euro 1984. Des travaux d’une grande ampleur sont alors menés et aboutissent à l’édification des deux autres tribunes : la Lepagnot et la Delacourt. De quoi augmenter le nombre de places de 39 000 à 51 000. C’est dans cette nouvelle configuration rectangulaire, plutôt qu’ovale, que se jouent les matchs Belgique-Yougoslavie (2-0) et Allemagne de l’Ouest-Roumanie (2-1).

Quelques années plus tard, le stade établira son affluence record avec 48 912 spectateurs présents lors de la réception de Marseille le 15 février 1992.

Au gré des grandes compétitions, la structure s’est modernisée. Si 1998 est une date en or dans l’histoire du Racing, c’est aussi un moment clé pour Bollaert. Le temple lensois fait peau neuve en prévision de la Coupe du Monde avec une refonte totale des tribunes Trannin, Lepagnot et Delacourt. La capacité est redimensionnée à 41 649 places.

L’antre ne subira que de légères modifications par la suite mais se distinguera à d’autres niveaux. Il devient notamment hôte de trois rencontres de la Coupe du Monde de rugby à XV en 2007. Une histoire avec le ballon ovale qui continue de s’écrire puisqu’une rencontre de l’équipe de France en 2012 ainsi qu’une demi-finale de Champions Cup, plus récemment, se sont jouées sur la pelouse artésienne.

Entre temps, le 28 septembre 2012, la dénomination a évolué. En hommage à l'ancien Maire de Lens André Delelis, disparu quelques semaines plus tôt, son nom est associé à celui de Félix Bollaert pour former le stade « Bollaert-Delelis ». Sous ce nouveau patronyme, une dernière période de travaux est mise en place en 2014 afin de rénover les quatre tribunes en prévision de l’Euro 2016. Une énième métamorphose qui porte la capacité maximale à 38 223 places et amène une touche contemporaine.

Contemporain mais également précurseur ! En 2018, Bollaert-Delelis fait partie des quatre enceintes retenues par l'Instance Nationale du Supportérisme (INS) pour expérimenter le retour des tribunes sans siège, supprimées en France depuis la catastrophe de Furiani en 1992. La Marek debout est alors inaugurée le 15 septembre 2018 lors de la réception de Sochaux en Ligue 2 BKT. Quatre ans plus tard, dans la continuité de cette avancée, les niveaux 0 des tribunes Delacourt et Trannin deviennent des virages populaires où le placement est libre. La position debout y est ainsi autorisée pour que l’ambiance soit toujours plus fervente.

Ce 90^e anniversaire est un marqueur fort, symbole d’une enceinte qui n’a jamais cessé de s’actualiser pour devenir un des stades les plus importants du football français. 90 bougies à souffler au terme d’une saison 2022-2023 marquée par 19 guichets fermés consécutifs en championnat et deux pics records d’affluence dans la nouvelle configuration de Bollaert (38 223 supporters).

L’occasion de célébrer un lieu emblématique, une institution, une fierté régionale…

Bon anniversaire Bollaert-Delelis !