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Publié le 23/03/2022 à 9h55

La plus belle page de l’histoire européenne du Racing ! Il y a 22 ans, après l’Atlético Madrid au tour précédent (6-4 en cumulé), les hommes de François Brisson éliminaient une autre formation espagnole en quarts de finale de la Coupe UEFA, le Celta Vigo. Une performance de très haut niveau qui permettait au Racing d’atteindre le dernier carré d’une compétition européenne. Un moment tout simplement inoubliable.

Ils en voulaient encore. En se qualifiant pour les quarts de finale de la Coupe UEFA aux dépens de l’Atlético Madrid, les Lensois avaient déjà déjoué les pronostics. Mais en allant accrocher le Celta Vigo chez lui une semaine plus tôt (0-0), ils avaient donné le ton. Ils ne se laisseraient pas faire comme ça. Même si face à eux, l’adversaire est de taille.

La formation galicienne, coachée par Victor Fernandez, joue les premiers rôles en Liga et a dominé outrageusement les deux tours précédents. L’effectif est bâti sur des cadres comme Valery Karpine, les internationaux espagnols Velasco et Juanfran ou un certain Claude Makélélé. Une véritable armada qui fond sur Bollaert avec la ferme intention d’en finir car, tout comme les locaux, ils n’ont jamais goûté à une demi-finale européenne.

RC Lens-Celta Vigo (2-1), le 23 mars 2000

 

Mais dans son antre, avec sa ferveur, le Racing peut vaincre tout le monde. Les Madrilènes en ont fait l’amère découverte deux semaines auparavant. Ce 23 mars 2000, ce sont plus de 41 000 personnes qui investissent Bollaert en espérant créer l’exploit. L’ambiance est bouillante. Une vraie cocotte minute. Les tribunes Trannin et Delacourt déploient chacune un gigantesque tifo. Les hostilités sont lancées.

Le Racing tient tête

Par rapport à l’aller, les Lensois soignent leur entame. En face, l’absence du milieu offensif russe Aleksandr Mostovoï se fait ressentir et les premiers doutes s’installent. Les coéquipiers de Philippe Brunel imposent leur jeu, sans crainte, poussés par leurs supporters et réalisent une solide première période. Défensivement bien en place comme à l’aller, ils sont durs sur l’homme tout en étant joueurs dans le camp adverse.

Dans sa cage, le capitaine Guillaume Warmuz rassure ses troupes avec plusieurs arrêts plein de maîtrise. Aucun but donc dans ce premier acte intense et cadenassé même si Olivier Dacourt manque la lucarne à quelques centimètres près sur coup franc à la toute fin. Le momentum est bien artésien…

Si la pression ne retombe pas au retour des vestiaires, le vent va tourner dès la 56e minute. Sur un coup de pied arrêté aux 25 mètres, Valery Karpin et Haim Revivo se concertent pour savoir qui va frapper. C’est finalement le capitaine israélien qui s’élance alors que les onze Lensois sont dans la surface. Sa frappe enveloppée du gauche n’est pas très puissante mais très justement placée pour contourner le mur et terminer dans le petit filet (0-1).

RC Lens-Celta Vigo (2-1), le 23 mars 2000

 

Une ouverture du score glaciale qui vient geler tout un stade. Les Artésiens, fictivement éliminés, n’ont plus le choix : il faut jouer tapis et marquer les deux buts nécessaires pour se qualifier.

Action… réaction immédiate. Quelques instants plus tard, Valérien Ismaël vise la surface de réparation sur un long dégagement depuis le milieu de terrain. Au point de penalty, Lamine Sakho est à la lutte avec Sergio Fernandez et Juanfran. Alors que le ballon est en l’air, ce dernier tire le bras de l’attaquant artésien et le fait chuter lourdement par terre. Monsieur Durkin n’hésite pas et porte le sifflet à la bouche. Penalty logique. Valérien Ismaël s’en charge et prend Pinto à contre-pied. Un partout, balle au centre.

Nouma, bourreau des clubs espagnols

Les esprits commencent à s’échauffer alors que le buteur et Juanfran s’échangent quelques bousculades. L’arbitre est proche de sortir le rouge… Un vrai esprit de match couperet. La rencontre prend une tout autre tournure. La cadence est de plus en plus élevée et tourne à l’avantage des Sang et Or.

72e minute, Franck Queudrue lance Philippe Brunel d’une longue passe en profondeur dans le couloir gauche. Le Boulonnais, lancé à pleine vitesse, centre en première intention. A mi-hauteur, le ballon rebondit une fois et laisse une défense galicienne complètement à la rue. Bourreau des Madrilènes en huitièmes de finale, Pascal Nouma récidive et coupe la trajectoire pour venir inscrire son cinquième but de la compétition (2-1). Le numéro 21 a les larmes aux yeux. L’exploit n’est plus très loin.

Les dernières minutes sont infinies pour tout le monde et le Celta frôlera l’égalisation dans le temps additionnel. Après un corner, le coup de tête de Velasco passe tout près du poteau gauche de Guillaume Warmuz.

Une dernière frappe de Lamine Sakho sonne le glas. Les gradins chavirent de bonheur.

Le président Gervais Martel reste scotché sur le banc de touche, les mains devant sa bouche. L’émotion est réelle et palpable. Lens repousse une nouvelle fois les limites et atteint le dernier carré d’une compétition européenne pour la première fois de son histoire. Deux ans après le titre de champion de France, un an après la Coupe de la Ligue, le club vit, là, un des plus beaux moments de son existence.

Fiche technique

RC Lens-Celta Vigo (2-1), le 23 mars 2000

Mi-temps : 0-0

Buteurs : RC Lens : Ismaël (62', sp), Nouma (72'). Celta Vigo : Revivo (56').

RC Lens : Warmuz (c) – Coly, Pierre-Fanfan, Ismaël, Queudrue – Nyarko, Blanchard, Dacourt, Brunel – Sakho, Nouma.

Celta Vigo : Pinto – Velasco, Caceres, Sergio, Juanfran – Makélélé, Giovanella – Gustavo Lopez, Karpin, Revivo (c) – McCarthy.

Une rencontre de légende à revoir

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