Chez les Boli, le football est une affaire de famille. Né d’un père ivoirien qui lui a transmis la passion du ballon rond, Roger Boli rêve d’une carrière professionnelle et va se former à l'AJ Auxerre. En 1984, il fait ses premiers pas dans la cour des grands avec le club icaunais. Il y restera quatre ans.

Ensuite, après un bref passage chez le voisin lillois, il débarque au RC Lens – alors en 2^e division – à l’été 1989 avec l’ambition de passer un cap. Cela ne va pas manquer. Dès sa première saison, il inscrit 16 buts en 33 matchs de championnat et commence à imposer son style de jeu d’attaquant : celui d’un gaucher, au petit gabarit certes mais très vif, avec des appuis virevoltants difficiles à contenir et une adresse impressionnante devant le but. Une patte bien à lui qui commence à plaire à Bollaert et qui fonctionne dans l’équipe.

La saison 1990-1991 sera celle de la consécration collective. Une fin de campagne en boulet de canon pour finir deuxième derrière Le Havre, un Roger Boli meilleur buteur Sang et Or et voilà Lens qui retrouve la première division ! Si la première saison dans l’élite du numéro 11 artésien est l’une de ses moins bonnes statistiquement, elle n’en est pas moins marquante. Le 15 février 1992, Lens accueille Marseille, champion de France en titre. Une rencontre historique d’une part car elle va battre tous les records d’affluence de l’époque avec 48 912 supporters présents à Bollaert, et spéciale d’autre part car Roger Boli joue contre son frère, Basile. Victoire finale 2 buts à 1 pour les Lensois. Le premier buteur du match ? Roger Boli d’un plat du pied du gauche. Sa célébration, les deux bras tendus sur les côtés comme pour imiter un avion, est mythique. Le stade est en fusion et voilà un moment qui reste, encore aujourd’hui, comme un des plus importants de sa carrière à Lens.

La suite de son parcours au RCL sera marquée par son plus grand fait d’armes à l’issue de la saison 1993-1994 : le titre de co-meilleur buteur de division 1 en compagnie de Youri Djorkaeff et Nicolas Ouédec avec 20 réalisations en 35 matchs. Collectivement, et malgré une équipe emmenée par un trio défensif Sikora – Magnier – Wallemme, le RC Lens est à la peine. La meilleure performance collective de Roger Boli sous les couleurs lensoises sera une 5^e place à deux reprises lors de ses dernières saisons. Son aventure au Racing se termine en 1996 après 253 matchs et 75 buts toutes compétitions confondues. Individuellement, le Franco-Ivoirien laisse un souvenir mémorable aux supporters lensois. Ces derniers avaient même revisité une chanson en son honneur. Roger Boli leur a bien rendu le 8 mai 1997 lors d’une rencontre entre Lens et Le Havre. Alors Havrais, il marque le seul but de la rencontre et va saluer, en larmes, le kop artésien, s’excusant presque d’avoir scoré. Un acte touchant et sincère, témoin d'une affection mutuelle avec le club Sang et Or.