Publié le 18/06/2021 à 11h40
Preuve de la confiance accordée par le Racing à son entraineur et inversement, la mission de Franck Haise à la tête de l’équipe première se prolonge. Satisfaits au-delà des espérances et à tous points de vue, coach et direction se sont rapidement entendus pour continuer l’aventure commune.
C’est une évidence qui prend donc une tournure officielle. Franck Haise et le Racing sont désormais liés contractuellement jusqu’en 2023 soit pour une année supplémentaire.
A la tête de l’équipe professionnelle depuis la fin du mois de février 2020, Franck Haise a été l’homme de la montée mais surtout l’homme du maintien et de l’espoir européen lors du retour des Sang et Or dans l’élite. Un bilan comptable plus que positif avec 57 points glanés au fil des matches, quelques exploits retentissants, de l’envie et une volonté permanente de produire du jeu.
A 50 ans, le technicien artésien a su (ou a dû) patienter avant de prendre en main un effectif professionnel, bien lui en a pris puisque la réussite fut au rendez-vous. S’il répète régulièrement que le succès ne peut être que collectif, c’est un entretien individuel qu’il nous accordé et pour tordre l’idée au cliché, le natif du Mont-Saint-Aignan ne nous a pas apporté des réponses de Normand, mais des éléments précis et sincères !
Franck, tu as prolongé en tant que coach du RC Lens. C’était une évidence pour les supporters, pour toi aussi ?
« Il n’y avait pas de gros suspense ! Je suis heureux d’avoir eu la marque de confiance de la direction du club il y a maintenant 15-16 mois pour prendre l’équipe. Et, de nouveau, aujourd’hui.
Je sais aussi à quoi est due cette prolongation : à beaucoup de travail et aux performances qui ont permis au Racing Club de Lens de se trouver dans la partie haute du classement de Ligue 1. Je suis très content que l’on continue l’aventure ensemble ! Entre les personnes, les infrastructures, le projet, la volonté, il y a vraiment tout pour réussir ici. »
Franck Haise : « Mais je savais sur quoi je pouvais m’appuyer : les forces du groupe, mon staff, l’équipe, la relation avec la direction du club. »
Selon toi, quels éléments font que le grand public, les gens de l’extérieur ne sont pas étonnés ?
« Lorsque j’ai pris les rênes de l’équipe, certains étaient surpris, à juste titre d’ailleurs. Aujourd’hui, s’ils ne le sont plus, c’est parce qu’avec le staff et les joueurs, on a réussi à créer à la fois une vraie identité de jeu et un football engagé orienté vers l’avant, cela correspond à ce que les supporters aiment ici. Je pense qu’ils se sont retrouvés dans l’état d’esprit que l’on a affiché tout au long de la saison. »
Quand tu discutais en privé avec tes proches, pensais-tu que ça allait aussi bien fonctionner ?
« Je vais entamer ma 19e saison d’entraîneur et on ne sait jamais comment cela va se passer. Je n’avais aucune certitude quand j’ai pris les rênes de l’équipe professionnelle. Le résultat peut tellement être aléatoire, ça peut se jouer à pas grand-chose. Mais je savais sur quoi je pouvais m’appuyer : les forces du groupe, mon staff, l’équipe, la relation avec la direction du club. »
Quelle est ta plus grande fierté sur la saison écoulée ? Les résultats, l’état d’esprit, l’identité de jeu, la relation entretenue avec le staff et les joueurs ?
« Il y a un peu de tout ça. Une des choses dont je suis le plus fier, c’est l’identité de jeu que l’on a réussi à créer. On voit bien que ça n’arrive pas si souvent que ça dans un club. Elle est aussi en accord avec l’identité de l’équipe sur le plan de l’état d’esprit. Je pense que les deux sont intimement liées. En tant que coach principal, ma grande fierté est que, tous ensemble, on est parvenu à créer cela. »
A contrario, quel est ton plus gros regret sur la saison dernière ?
« On a perdu, contre Bordeaux, un match qui aurait pu nous emmener en Coupe d’Europe. Lors des derbies, on n’a pas réussi à faire un résultat sur un des deux matchs. Mais ce que je regrette le plus, c’est que l’on était à un point d’une qualification, même si ce n’était ni prévu, ni anticipé. Peut-être que ce n’était pas forcément une bonne chose, on ne le saura jamais. Mais j’aurais aimé que l’on finisse 6es pour refaire vivre cela au club, à l’équipe et à beaucoup de joueurs qui ne l’ont jamais disputée. Le regret également de ne pas avoir pu partager ces belles émotions avec le plus grand nombre. »
Les observateurs du foot et les autres entraîneurs ont toujours aimé et reconnu le projet de jeu du Racing. Cela doit être appréciable.
« Quand Mauricio Pochettino, Niko Kovac, Christophe Galtier vous félicitent assez tôt dans la saison, puis soulignent ce que vous avez réussi à faire à la fin, forcément, c’est une reconnaissance forte. J’ai eu aussi d’autres gratitudes, venant de l’étranger. Cela veut dire que l’on a bien bossé ! »
A 50 ans, tu es un jeune entraîneur dans le monde pro. Dans quels secteurs penses-tu devoir progresser ?
« Le foot et le management évoluent chaque jour. En tout cas, ils ne cessent de changer. Si je veux rester performant, je dois toujours être ouvert, à l’écoute, curieux. C’est ce que je m’efforce de faire, et pas seulement depuis aujourd’hui. »
On dit souvent que sans les joueurs, un entraîneur n’est pas grand-chose. Comment t’y prends-tu pour avoir l’adhésion de ton groupe au quotidien ?
« Je pense que les joueurs sentent certaines choses, comme le fait qu’ils ont affaire à quelqu’un de passionné et qui a une connaissance du football de haut niveau. En même temps, je reste à l’écoute. Bien évidemment, quand j’ai des messages à faire passer, je le fais et en étant le plus honnête et juste possible. Il n’y a pas de non-dits. Je pense que les joueurs apprécient cela, même si parfois cela ne va pas toujours dans leur sens. »
Franck Haise : « Une des autres grandes réussites, c’est que je suis entouré de beaucoup de compétences, de personnes avec des personnalités différentes et un super état d’esprit. C’est un succès collectif ! »
À de nombreuses occasions, tu as évoqué le collectif pour parler des prestations de ton équipe. La réussite est aussi collective au sein de ton staff.
« La réussite du RC Lens, c’est celle des joueurs, du travail de recrutement, celui de longue date sur la formation et celle du staff que j’ai choisi. Certains étaient déjà là, et j’ai voulu qu’ils restent. D’autres étaient avec moi à l’époque en réserve et sont montés en équipe pro. Et il y a ceux qui sont arrivés l’été dernier. Une des autres grandes réussites, c’est que je suis entouré de beaucoup de compétences, de personnes avec des personnalités différentes et un super état d’esprit. C’est un succès collectif ! C’est aussi pour cela que je prolonge et je me réjouis de savoir que des discussions vont suivre avec le reste du staff. »
Tu es actuellement en vacances. Dans quel état d’esprit es-tu ? Hâte de reprendre ou chaque chose en son temps ?
« J’ai subi une intervention chirurgicale (Ndlr : hernie discale) une semaine après le début de la coupure. Je suis à la fois en vacances et en convalescence. Ça fait quand même du bien de me ressourcer et de me regénérer car les dernières semaines de championnat étaient un peu dures sur le plan physique.
Je suis content d’y être encore pour quelques jours, mais la reprise commence tout doucement mais sûrement à me démanger. »