Découvrez notre nouvelle rubrique « Point Par Point » qui retrace la vie de nos joueurs. Ce mois-ci, c’est Modibo Sagnan qui s’est prêté au jeu !
« Je suis né le 14 avril 1999 à Saint-Denis. On a déménagé un an plus tard dans une cité de Villetaneuse. J’ai adoré y vivre car c’était animé et il y avait toujours du monde. Avec les autres enfants, on s’amusait, on jouait, on rigolait.
Je vivais avec mon père qui travaillait dans un grand magasin de peinture et bricolage, ma mère femme au foyer, mon frère Souleymane [Ndlr ,14 ans] et ma sœur Oumou [Ndlr, 15 ans]. J’ai un demi-frère Adama qui n’a pas grandi avec nous car il était beaucoup plus âgé. Du coup, j’étais le grand frère de la famille. Je devais montrer l’exemple surtout au plus petit qui était turbulent. On s’est toujours bien entendu. A la maison, j’étais calme mais en dehors, avec mes potes, je faisais des petites farces. J’adore plaisanter et taquiner. J’étais le pro des parties de sonnettes ! [Ndlr, rires] Je sonnais chez des inconnus et je me barrais en courant.
A l’école j’avais des facultés mais je n’étais pas vraiment impliqué. Je préférais m’amuser, être avec mes amis, rigoler avec eux. Je savais être sérieux aussi mais j’avais du mal à rester concentré toute une journée.
J’ai terminé mes études l’année dernière après l’obtention de mon bac pro commerce. »
« Le foot, c’est venu tout seul. Je jouais dans la cité depuis tout petit avec mes potes. Des grands de chez moi m’ont dit que j’avais du talent et que je devrais m’inscrire au foot. Ça me plaisait de seulement jouer au ballon avec mes potes. Mais les gens n’arrêtaient pas de me le répéter. Je me suis finalement inscris à l’âge de 10 ans à Villetaneuse, j’ai signé à Lens 3 ans plus tard. Le foot, c’est devenu sérieux quand j’ai passé mes premiers tests à Clairefontaine et le jour où on m’a dit que je pouvais signer au RC Lens. »
« Au début, j’appréhendais de quitter ma famille. Je pensais que j’allais me sentir seul, que ça serait la galère sans mes potes. Mais je me suis habitué rapidement et ma famille venait me voir souvent. J’ai fait de nouvelles connaissances et j’ai découvert un nouveau mode de vie.
Le Racing, c’est ma seconde famille. J’ai grandi ici, sans mes parents, avec une nouvelle éducation. Je me suis attaché aux personnes que j’ai rencontrées. Je suis de la génération 99. Je m’entendais bien avec tout le monde mais surtout avec Moussa Sylla et Yassin Fortune. On est arrivé en même temps au centre. Je les connaissais déjà de Paris. On avait beaucoup d’affinités. »
« Ma maman est malienne, mon papa est burkinabé. Je ne suis jamais allé au Burkina mais je suis déjà allé une fois au Mali quand j’étais enfant. Mon papa a aussi de la famille en Mauritanie. Je compte bien y aller.
Mes parents nous ont élevés à la dure. Notre papa était strict, comme ma maman même si elle était un peu plus douce. Il ne fallait pas faire de bêtises ! Si j‘en faisais, je savais qu’en rentrant à la maison ça allait chauffer. Ça m’a forgé car ça m’apprenait le bien et le mal. À faire les bon choix. »
« Je n’oublierai jamais mes coachs de Villetaneuse : Mohand Tamazouzt, Azzedine Belaïd et Kakou Steve Koulekpato. Ils m’ont appris toutes les bases du foot et la force de caractère. Ils ont été très durs avec moi. J’étais grincheux et ça ne me plaisait pas de me faire rappeler à l’ordre [Ndlr, rires]. Mais ça m’a beaucoup aidé !
A Lens, un coach m’a plus marqué que les autres : coach Raymond [Ndlr, Christophe Raymond] en U17. Il « tapait » avec ses mots ! Au début ça me piquait, puis ça me faisait réfléchir et finalement je me disais qu’il avait raison. Mon caractère m’a déjà joué des tours à des entraînements. Quand j’étais énervé, je faisais mal les choses et je prenais tout au premier degré. Mais c’est aussi une forme d’apprentissage. »
« Je suis quelqu’un de simple. Je suis timide mais quand je connais je suis ouvert et on peut parler de tout avec moi. J’aime bien faire rire et taquiner.
Mes valeurs sont le respect et la droiture. Mon père m’a appris depuis mon plus jeune âge que le mensonge, c’était mal. Maintenant, j’ai horreur de ça. Je suis franc avec les gens et aussi avec moi-même. Je n’aime pas quand ça devient bizarre et que les choses ne sont pas claires. »
« Je suis musulman. Mes parents m’ont transmis la pratique de l’Islam depuis mon plus âge. Ils m’ont appris à prier. Dans la vie, ça apporte beaucoup. Il y a des interdictions qui nous permettent de ne pas faire n’importe quoi. On fait tout pour respecter les règles. Ça m’apporte de la sérénité, du calme et de la croyance dans ma vie. Dans le foot, ça m’aide à être bien, à demander de l’aide. Ça me donne une certaine stabilité pour ne pas m’égarer. »
« Quand j’étais jeune je voulais être boulanger pour pouvoir manger tous les matins un petit déj’ ! Je n’aurais pas fait fortune… [Ndlr, rires] Plus sérieusement, je ne sais pas. Je n’ai toujours pensé qu’au foot. »
« J’espère finir au plus haut niveau. Gagner des titres collectifs et individuels, être quelqu’un dans le foot. Dans la vie, je veux m’occuper de mes parents, de ma famille pour qu’ils ne manquent de rien. Et fonder « ma propre » famille. »
« Comme je l’ai dit précédemment, le Racing, c’est ma seconde famille. Je suis là depuis la catégorie U14. J’ai parcouru un long chemin jusqu’en pro !
Ce qui va me manquer le plus, ce sont les années au centre de formation. C’étaient les meilleures ! J’étais insouciant. Avec mes potes du centre de formation, on faisait des bêtises, on rigolait, on s’entraînait, on allait en cours. C’était la belle vie ! Ça me rappelait « ma vie normale » chez mes parents.
Je vais garder de bons souvenirs de Lens : mes anciens coachs, les connaissances que j’ai faites, les supporters, que de bonnes choses ! J’aime ce club. C’est mon club formateur et je lui suis très reconnaissant. C’est grâce à lui que j’ai signé à la Real Sociedad. »