Découvrez notre nouvelle rubrique « Point Par Point » qui retrace la vie de nos joueurs. Ce mois-ci, c’est Massadio Haïdara qui s’est prêté au jeu !
« Je suis originaire du Mali. J’ai grandi à La Verrière, un petit quartier collé à Trappes où je suis né. Ma mère, femme de ménage, et mon père, jardinier ont eu trois filles Nialley, Aissata et Doussou, et cinq garçons Macenciré, Mamadou, Daouda, Baba et moi-même. Je suis le dernier des garçons et l’avant-dernier de la famille. J’étais un peu le chouchou mais aussi celui qui faisait les corvées de mes grands frères lorsqu’ils ne voulaient pas les faire ! Je suis très souvent allé chercher le pain… [Ndlr, rires] On a grandi tous ensemble et on s’entendait bien. On est une famille soudée. On essaye de s’entraider et d’être là les uns pour les autres. Je suis parti depuis un moment mais on est souvent en contact.
Ma mère était douce, mon père aussi mais il savait se faire entendre quand il le fallait. Il était un peu strict sur certains points. J’aurais aimé un peu plus de liberté à l’époque mais quand tu grandis, tu comprends mieux pourquoi. J’ai eu une bonne éducation. »
« Quand j’étais petit, j’étais souvent dehors. Je jouais au football avec mes copains. Il n’y avait que ça qui comptait. On était insouciant donc on ne faisait pas attention à ce qui se passait autour de nous dans le quartier. Et puis, je suis parti à l’âge de quinze ans à Nancy, je n’ai pas eu le temps de connaître les travers qu’il peut y avoir dans un quartier.
Quand j’étais à l’école, je choisissais mes matières. Si j’aimais bien, comme l’histoire, la géographie, le sport et l’art plastique, je me donnais à fond. Je disais même à mes camarades de faire moins de bruit car je voulais écouter. Mais quand je n’aimais pas la matière, je me mettais au fond pour discuter et rigoler, comme en cours de musique. Je détestais ça ! »
« Je pense que j’ai commencé à jouer lorsque j’étais à l’école maternelle, dans la cour de récré. Mes frères jouaient aussi, j’étais donc encore plus dedans. J’ai suivi le chemin. J’étais un passionné de sport. En même temps que le football, j’ai fait du volley, de la danse, du grappling, de la boxe… j’ai tout essayé ! Mais j’ai dû faire un choix et forcément je me suis consacré à 100% au foot. C’est dans cette discipline où je prenais le plus de plaisir et où j’étais le meilleur.
Ça a commencé sérieusement quand je me suis inscrit dans mon club de quartier La Verrière FC. Les moyens étaient limités. Quand on jouait à domicile, il y avait match mais quand c’était à l’extérieur, il était systématiquement annulé. Personne ne pouvait nous emmener aux matchs, on n’avait pas de camionnette… Puis, j’ai voulu quelque chose de plus sérieux et structuré. Je suis parti au FC Versailles pendant 2-3 ans. Ensuite, j’ai évolué 3 ans à Boulogne-Billancourt avant de rejoindre Nancy à l’âge de 15 ans. »
« Mes parents étaient contents pour moi. Ils savaient que j’aimais le foot. Ils m’ont laissé le choix. Et puis, ils n’étaient pas inquiets parce que mes frères jouaient aussi, chacun a des degrés différents. Daouda a touché du bout des doigts le monde professionnel. Il était en centre de formation à l’INF Clairefontaine puis à l’Olympique de Marseille. »
« Je suis parti à Boulogne-Billancourt car c’était le club, le plus proche de chez moi et qui avait les meilleures catégories de jeunes dans la région. J’avais ainsi pour ambition de me faire repérer plus facilement. On affrontait souvent des centres de formation. Ça a payé puisque Nancy m’a contacté pour faire un essai. Le hasard a fait qu’il tombait en même temps qu’un autre proposé par le Paris SG. Je devais faire un choix. Mon entraîneur de l’époque m’a conseillé d’aller à Nancy car là-bas j’aurais plus de chance de m’imposer et de devenir professionnel. Comme j’étais de la région parisienne, j’avais une préférence pour le PSG. Mais après réflexion, j’ai fait le choix de la sagesse. Je ne le regrette pas ! »
« Quand je suis allé à Newcastle, j’avais à peine 20 ans. J’étais impatient même si je ne parlais pas un mot d’anglais. Seulement l’anglais scolaire mais comme pendant les cours de musique, j’étais au toujours au fond de la classe [Ndlr, rires]. Mon aventure à Newcastle m’a apporté beaucoup de choses. Surtout les deux premières années où ça s’est vraiment bien passé. Ensuite j’ai eu des problèmes physiques et à mon retour j’ai eu peu de temps de jeu. Humainement, ça s’est bien passé, je suis resté en contact. »
« Ça ne me déplairait pas de retourner un jour en Angleterre. C’est un super pays avec un super championnat. L’atmosphère et tout ce qui touche au foot, c’est incroyable. La barre est très haut. Il y a un fort engouement et tout le pays fonctionne au rythme du foot. Il n’y a pas de match retransmis car ils veulent des stades remplis, les horaires des matchs sont réfléchis, etc… Lorsque je suis descendu avec Newcastle, on n’a pas vu la différence dans les tribunes. Il y avait autant de monde que d’habitude. Le stade était tout le temps rempli : 52 000 personnes. C’était waouh ! On ne comprenait pas.
Newcastle, c’est un grand Lens. Quand je suis arrivé ici c’est ce que je me suis dit. La ferveur au Racing m’a tout de suite fait penser à celle de Newcastle. »
« Beaucoup de personnes m’ont marqué. Mais si je dois n’en citer qu’une, je dirais Sébastien Hanriot. C’était mon coach en U16. Il m’a accueilli au centre de formation de Nancy. Quand je suis venu faire mon premier essai, les éducateurs avaient vu que j’avais des qualités mais que j’avais du mal à me lâcher. Mais monsieur Horiot a pris le temps de discuter avec moi, de me conseiller et a tout fait pour me faire revenir pour un second test. Ça a fonctionné. Il m’a beaucoup aidé ! J’ai toujours eu de bonnes relations avec lui. »
« Comme sur le terrain, je ne suis pas quelqu’un de nerveux. Je suis calme, pas très expressif. J’aime être tranquille et ne pas me prendre la tête. Quand je ne suis pas à l’entraînement, je me repose, je regarde la télévision, je joue à FIFA… forcément, je joue aux cartes avec ma compagne. Avant, je jouais du piano. J’ai appris seul en regardant des vidéos sur Youtube. Je me débrouillais bien.
Ma plus grande qualité est la gentillesse. Mon plus grand défaut, c’est d’être un peu mauvais perdant. Et il ne faut pas me chambrer quand je perds à un jeu par exemple, car moi je ne le fais pas quand c’est l’inverse. »
« J’ai toujours été persuadé que j’allais devenir joueur professionnel donc je n’ai jamais trop réfléchi à un autre métier. Hormis la fois où mes professeurs me demandaient de choisir une orientation. J’ai fait un BEP vente pour "être" vendeur. »
« Je suis issu d’une famille musulmane et tout le monde dans ma famille pratique. J’ai été élevé sur les principes de l’Islam. J’y crois et c’est ma religion. Ça m’apporte une sorte de sérénité et du confort. Quand on est footballeur, je pense que l’on a besoin d’avoir un rapport spirituel pour pouvoir se confier, traverser les épreuves de la vie et du football. »
« Dans un futur proche, j’espère que l’on va monter en Ligue 1. Et y rester ! Si un jour, on peut jouer une Coupe d’Europe, ce serait pas mal ! J’aimerais être international. Je veux progresser au fil du temps et jouer les meilleures compétitions.
Personnellement, j’aimerais avoir des enfants puis, une fois ma carrière terminée, faire tout ce que je n’ai pas pu faire en étant footballeur : manger ce que je veux, voyager davantage, etc… »