L’idée de la construction d’un nouveau centre d’entraînement pour le Racing naît à la fin des années 1990. En 1997, le Président Gervais Martel, le Directeur général Serge Doré, l’entraîneur Daniel Leclercq, l’ancien joueur Jean-Luc Lamarche et le consultant en communication et management Stéphane Bigeard se mettent d’accord sur un projet qui s'étend sur cinq ans. Parmi les objectifs notifiés dans ce plan figure la volonté de construire un complexe d’entraînement et de formation moderne.
À l’époque, le centre de formation lensois est situé avenue Van Pelt à Lens. Ce dernier est jugé « obsolète » par Gervais Martel. Le Président lensois souhaite offrir aux Sang et Or les meilleures conditions de travail possibles pour performer pendant les matchs. Il projette également de réunir les salariés des secteurs sportif et administratif sur un même lieu.
Le titre de Champion de France et la participation à la Ligue des Champions en 1998 accélèrent le processus. Avec les fonds récoltés, l'équipe dirigeante prend la décision d’investir dans la construction du Centre Technique et Sportif dès 1999. En novembre, Gervais Martel pose la première pierre du futur bâtiment. Il est accompagné de Daniel Percheron (Président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais), André Delelis (Maire de Lens), Jean-Paul Delevoye (Ministre de la Fonction publique) et Jean-Pierre Defontaine (ex-Président du club). Le coup d’envoi de 36 mois de travaux est donné !
L’inauguration a lieu le 10 octobre 2002 en présence de Gervais Martel, Jean-François Lamour (Ministre des Sports et de la Jeunesse), Frédéric Thiriez (Président de la Ligue de Football Professionnel) et Claude Simonet (Président de la Fédération Française de Football). Des présidents de clubs professionnels et d’anciens joueurs du club sont également conviés.
Le centre est bâti sur un ancien site minier. C’est tout naturellement qu’il est nommé « La Gaillette », une gaillette étant un morceau de charbon.
Avec ce complexe flambant neuf, le Racing Club de Lens se dote d’un terrain synthétique abrité par un dôme unique en Europe. Les installations comprennent notamment 15 terrains, un amphithéâtre de 250 places, une salle de musculation et une piscine. En plus des pros et des jeunes du centre de formation dont certains sont hébergés sur place, le site accueille les salariés administratifs. Ces derniers quittent ainsi les bureaux de Bollaert pour s'installer à Avion.
La Gaillette est une réussite sportive. En 2006, Kevin Monnet-Paquet est le premier joueur formé au centre à signer un contrat professionnel. Par la suite, l’attaquant découvre la Ligue 1 et la coupe d’Europe avec les Sang et Or.
Au fil des années, l'équipe première compte de plus en plus de joueurs « Made in Gaillette » dans ses rangs. En 2009, Serge Aurier (16 ans et 363 jours) devient le Lensois le plus jeune à jouer dans l'élite. Il est imité quelques mois plus tard par Raphaël Varane (17 ans et 196 jours). Lancé par Jean-Guy Wallemme, le défenseur porte le brassard de capitaine à seulement 18 ans.
Réputé pour la qualité de sa formation, le Racing glane des trophées nationaux chez les jeunes. En 2009, les U19 sont sacrés Champions de France face aux Girondins de Bordeaux (1-0) puis c’est au tour des U17 de briller sur la scène nationale en remportant le Championnat de France contre l’Olympique Lyonnais (4-3) en 2012. En parallèle, La Gaillette ouvre ses portes aux jeunes footballeurs de la région. Le club crée les Stages Sang & Or et met ainsi les compétences de ses éducateurs au service d'enfants, sans exigence de niveau pendant les vacances scolaires.
L’année suivante, les jeunes du Racing remportent un titre international. En mai 2013, les U13 s’imposent lors de la finale nationale de la Danone Nations Cup au stade Vélodrome de Marseille. Ils représentent ainsi la France lors du tournoi international dont la phase finale se déroule dans le mythique stade de Wembley, le 7 septembre 2013. Avec la tunique bleue, les coéquipiers de David Pereira da Costa battent l’Argentine (2-0), le Mexique (2-1) et le Japon (1-0) avant de gagner la finale aux tirs au but contre le Brésil. Ce trophée reste l’une des plus belles performances réalisées par une équipe « Made in Gaillette ».
Lors de la saison 2014-2015, le groupe pro qui évolue en Ligue 1 est majoritairement composé de joueurs formés à La Gaillette. Wylan Cyprien et Jean-Philippe Gbamin font partie des quatre joueurs avec le plus de temps de jeu au cours de cette campagne dans l'élite. D’autres, comme Benjamin Bourigeaud, se révèlent au plus haut niveau. Preuve du bon travail effectué par les formateurs artésiens, le club se classe deuxième au classement des meilleurs centres de formation des clubs professionnels français en 2015.
La Gaillette accueille aussi des événements. Depuis 2017 est organisée La Gaillette Cup by Kidibul, une compétition qui se déroule en deux étapes. Après une phase de qualification qui oppose des clubs de la région, les vainqueurs des tournois régionaux et des clubs professionnels s'opposent au centre artésien lors de la phase finale.
Au cours des vingt dernières années, différents changements ont eu lieu pour moderniser le complexe. En 2020, la partie dédiée à la formation et à l’équipe féminine s’agrandit pour permettre aux jeunes et aux Lensoises d’accéder à des équipements de haut niveau.
Puisque La Gaillette est avant tout un lieu de transmission, le Racing décide en 2020 de renommer deux de ses terrains en hommage à des personnes qui ont marqué son histoire. Ainsi, le 12 décembre 2020, les terrains « Daniel Leclercq » et « Arnold Sowinski » sont inaugurés en l’honneur des deux hommes qui ont tous les deux été joueurs et entraîneurs lensois. Dans sa volonté de mettre en avant ses légendes, le club poursuit avec l'inauguration du « dôme Éric Sikora » le 3 décembre 2022, à l'occasion des 20 ans de La Gaillette.