Au tournant du XXème siècle, le football fait son apparition en France. À Lens, les étudiants prennent l’habitude de s'affronter sur la Place Verte - aujourd’hui renommée Place de la République - qui devient le terrain attitré du Racing Club Lensois à la création du club en 1906. Néanmoins, les footballeurs lensois doivent rapidement s'exiler sur la pâture Mercier pour ne pas déranger le voisinage. Étroitement liée à l'évolution du Racing, la Compagnie des Mines met ensuite à la disposition des Lensois un vaste champ pour leurs séances d'entraînements et rencontres à domicile. En 1912, les Artésiens prennent la direction du Parc de la Glissoire.
Au sortir de la guerre 14-18, le Racing Club Lensois occupe plusieurs terrains : la pâture Tacquet puis le stade Raoul-Briquet (désormais appelé stade Léo Lagrange) pour leurs matchs et le Parc de la Glissoire pour leurs entraînements. Suite à la promotion du club en Division d'Honneur et la création de la première section de supporters, la Compagnie des Mines de Lens investit dans une parcelle située entre les Fosses 1 et 9 pour y ériger un stade, le 6 novembre 1929. La construction est confiée à 180 mineurs et l'inauguration a lieu le 18 juin 1933 à l'initiative de Félix Bollaert, Président du Conseil d'Administration des mines de Lens. Ce dernier donnera son nom à l'antre artésien après sa disparition en 1936.
Le stade comporte alors deux petites tribunes.
Les Houillères assurent l'entretien et les travaux d'aménagement du stade pendant plusieurs années. Les premières installations de nuit ont notamment lieu le 20 avril 1954.
En 1969, la Compagnie des Mines se désolidarise du club en raison de la crise économique. Le Racing Club Lensois dépose alors le bilan et renaît sous le nom de « Racing Club de Lens », sous l'impulsion d'Arnold Sowinski, Henrin Trannin et André Delelis. Ce dernier, Maire de Lens, parvient à racheter le stade à la Compagnie des Mines pour un franc symbolique en 1974. La municipalité de Lens devient officiellement propriétaire de l'enceinte le 7 septembre 1976. À cette époque, les Sang et Or disputent leurs premières confrontations européennes, ce qui nécessite une rénovation du stade pour répondre aux normes de sécurité de l'UEFA.
Pour l'enceinte qui est de forme ovale, c’est le début d’une métamorphose avec la construction d’une première tribune droite de 12 000 places : l’actuelle tribune Trannin. En 1977, l’éclairage est amélioré et la capacité d’accueil est agrandie. Une nouvelle tribune, l’actuelle Marek-Xercès, voit le jour.
Place forte du football français, l'antre lensois connaît de nouveaux travaux pour accueillir des compétitions internationales. Dans le cadre de l'EURO 1984, la Ministre des sports, Edwige Avice, pose la première pierre d'un chantier de deux ans qui aboutit à la construction de deux tribunes (les actuelles Lepagnot et Delacourt). La nouvelle configuration, rectangulaire, porte la capacité du stade de 39 000 à 51 000 places.
Durant le Championnat d’Europe, deux rencontres sont disputées sur le sol artésien : Belgique-Yougoslavie (2-0) et Allemagne de l’Ouest-Roumanie (2-1).
Quelques années plus tard, Lens se prépare cette fois à être l’une des villes hôtes de la Coupe du Monde 1998. À cette occasion, les tribunes Trannin, Lepagnot et Delacourt sont démolies pour être entièrement remises sur pied. L’enceinte lensoise fait peau neuve : elle est désormais équipée d’installations modernes (un système de vidéosurveillance, un éclairage récent, des vestiaires neufs…) et 41 649 spectateurs peuvent y prendre place. Ce « nouveau Bollaert » est inauguré le 11 octobre 1997 lors d’une rencontre amicale entre l'Équipe de France et l’Afrique du Sud.
En parallèle, Bollaert abrite la plus grande saison de l'histoire du Racing. Intraitables à domicile en D1 (12 succès, 4 nuls et une seule défaite), les hommes de Daniel Leclercq livrent une campagne épique qui les mènent au titre de Champions de France 98. Si le match pour le titre se déroule à Auxerre (1-1) le 9 mai 1998, Bollaert est tout de même le lieu des scènes de liesse entre les Sang et Or et les plus de 30 000 supporters massés toute la nuit dans les gradins pour accueillir leurs héros.
Véritable porte-bonheur en cette année 1998, Bollaert est, quelques semaines plus tard, sur le parcours des Bleus lors de la Coupe du Monde 98. Cette fois, un public venu du monde entier garnit les travées du stade pour six rencontres du Mondial. En 8es de finale, il est notamment le lieu du France-Paraguay remporté par les futurs champions du monde.
En 2004, les bureaux administratifs situés en tribune Lepagnot déménagent au pied de la tribune Delacourt pour laisser place à des salons. Une tour de sécurité dotée d’équipements modernes est également érigée à l’angle Lepagnot/Trannin. Lieu de football important, l'antre artésien ouvre également ses portes à d'autres événements sportifs comme la Coupe du Monde de rugby à XV en 2007. Ainsi, Bollaert fait des 12 stades hôtes de la compétition dont il reçoit la phase de poules. Deux écrans géants sont installés.
L’histoire entre Bollaert et l’ovalie ne s’arrête pas là. En 2012, Lens est accueille l'opposition de rugby à XIII entre les Bleus et le Pays de Galles puis accueille la demi-finale de Champions Cup 2022 entre le Racing 92 et le Stade Rochelais.
Entre temps, le Conseil municipal de la Ville de Lens décide d'associer au nom de Bollaert celui de l'ancien maire lensois André Delelis, qui était notamment présent lors de l'inauguration de l'enceinte en 1933. Le stade est alors rebaptisé « Bollaert-Delelis » en sa mémoire.
Le 28 mai 2010, la France est choisie pour organiser l’EURO 2016. En ce sens, la Fédération Française de Football sélectionne Bollaert-Delelis comme l'un des dix stades qui accueilleront le tournoi. Celui-ci va connaître une période de travaux pour être modernisé. Le 27 août 2012, le maire de Lens, Guy Delcourt, annonce la signature du permis de construire permettant la rénovation des quatre tribunes puis le projet est définitivement enteriné en décembre 2012. Le chantier débute en 2014 et conduit les Sang et Or à évoluer au stade de la Licorne (Amiens) durant l'exercice 2014/15 de Ligue 1.
Bollaert-Delelis rouvre enfin ses portes le 8 août 2015. Les supporters lensois renouent avec leurs tribunes pour la réception du Red Star (1-1) en Ligue 2. L’antre du Racing peut désormais accueillir 38 223 spectateurs.
Pendant l’été 2016, quatre matchs de l'EURO se déroulent dans l’ancienne ville minière. Dans un écrin contemporain dont la structure est souvent décrite comme « à l’anglaise », le public voit notamment s’affronter l’Angleterre et le Pays de Galles en phase de groupes avant d'être le lieu du 8e de finale entre la Croatie et le Portugal, futur vainqueur.
Quelques mois plus tard, c'est au tour des Bleus de Didier Deschamps de fouler la pelouse de Bollaert-Delelis face à la Côte d’Ivoire, en amical (0-0). En 50 ans et 9 rencontres, l'équipe de France ne s’est jamais inclinée en terres artésiennes.
Résolument populaire, Bollaert-Delelis fait partie des 4 stades (avec ceux d'Amiens, Saint-Étienne et Sochaux) retenus en 2018 par l’Instance Nationale du Supportérisme (INS) pour expérimenter le retour des tribunes debout sans siège, supprimées en France depuis 1992. L’inauguration de la Tribune Marek « debout » a lieu le 15 septembre 2018.
Une nouvelle évolution intervient pour la saison 2022/23. Tel un prolongement de la Tribune Marek, les niveaux 0 des Tribunes Delacourt et Trannin deviennent des « virages populaires ». Pendant un an, les sièges sont maintenus et le placement est libre. Durant l'été 2022, les niveaux 0 deviennent des tribunes définitivement « debout » avec le retrait des sièges pour que la ferveur du public de Bollaert-Delelis soit toujours plus grande.