Par période, j’avais la possibilité de rejoindre une chambre qui m’était réservée dans un hôpital plus près de chez moi. Cela me permettait d’avoir davantage de visites et de bouger un peu. Mais lorsque mon état se dégradait, je devais rester au Centre de soins. »
Y-a-t-il eu des conséquences sur l’aspect physique ?
« Lors de ma première chimio, j’ai voulu essayer le casque et les gants réfrigérants à -22 degrés. On m’avait dit qu’avec ça, je ne perdrais pas ou peu de cheveux. Un matin, je me suis réveillée et tous mes cheveux étaient sur l’oreiller. J’ai aussi perdu mes sourcils - qui n’ont d’ailleurs toujours pas repoussés. C’était une épreuve terrible, car je perdais une part de ma féminité. J’ai mis du temps à l’accepter. Alors, j’ai porté une perruque pendant quelques temps, jusqu’au moment où, en me regardant dans le miroir, je me suis dit : « Finalement, j’ai une belle tête sans cheveux ! ». »
Quelles ont été les phases de soins suivantes ?
« Il y a d’abord eu la radiothérapie. Ce sont des rayons ciblés au niveau des tumeurs du sein. J’ai suivi 37 séances, tous les jours, sauf les samedis et dimanches. J’avais des ramifications autour des tumeurs et les rayons devaient permettre de les brûler. On m’a annoncé la rémission en 2011, après deux ans de soins intenses. Ensuite, il y a eu l’hormonothérapie, qui consiste à prendre un médicament tous les jours pendant 5 ans (ou 7 ans, selon les personnes, ndlr) afin de nous protéger d’un nouveau cancer. Cette phase peut sembler plus simple que les précédentes mais il n’en est rien. Les effets secondaires sont nombreux : prise de poids, dépression, douleurs articulaires… J’ai dû m’accrocher.
J’ai suivi le traitement dans son intégralité car j’avais un cancer hormonodépendant, c’est-à-dire que le cancer revient généralement après la rémission. La preuve, j’ai appris en novembre 2023, après la fin du traitement, que j’avais un deuxième cancer. »