« On était très heureux de voir les pros se qualifier pour la Ligue des Champions, puis de savoir qu’on allait disputer la Youth League ! On allait pouvoir vivre une superbe aventure face à des clubs européens. Cette compétition nous a permis de nous confronter à des équipes étrangères renommées. On a fait de notre mieux pour représenter comme il se doit la formation lensoise, notamment en terminant premiers de notre poule. On aurait pu aller encore plus loin mais ces sept confrontations ont été très profitables. »

« Il fallait d’abord établir une liste de 40 joueurs inscrite à l’UEFA. Puis, quelques jours avant chaque match, une vingtaine de joueurs était sélectionnée. Ce n’était pas toujours les mêmes appelés. Il fallait faire des choix et tout s’est bien passé.

Les jeunes étaient très motivés. Mais, en même temps, je ne voulais pas qu’ils se mettent trop de pression. Il était préférable qu’ils se préparent tranquillement tout en sachant de quoi ils étaient capables. Pour les aider, j’essayais un maximum de les mettre en confiance lors de mes causeries. Avec nos forces vives et notre collectif, on pouvait faire de belles choses. Le plus important était de rester unis, des titulaires aux remplaçants ! Dans ce genre d’aventure, à ce niveau, s’il y a des déçus, c’est voué à l’échec. Créer une dynamique et un vrai groupe était essentiel. On a été très intéressants collectivement et dans le dépassement de soi, et réceptifs lors des matchs.

Avant chaque rencontre, on décortiquait le jeu de l’adversaire. On analysait ainsi leursfaiblesses, leur tactique, leur style de jeu. Je me suis beaucoup appuyé sur nos forces pour faire déjouer l’équipe en face. J’ai mis en place un 3-5-2 avec des profils idéaux pour cela. L’idée était d’imposer notre système et notre patte, de ne pas jouer petits bras. »

• Séville-Lens : 0-1
• Lens-Arsenal : 1-0
• Lens-PSV : 2-1
• PSV-Lens : 2-0
• Arsenal-Lens : 0-2
• Lens-Séville : 1-1
• Olympiakos-Lens (8es de finale) : 2-2 (tab 4-2)

« Pour le premier match, on est parti la veille avec les pros. Arrivés à Séville, les joueurs ont pris leurs marques à l’hôtel, puis ont dîné avant d’effectuer une séance vidéo axé sur l’adversaire. Le lendemain, c’était réveil musculaire, séance vidéo sur nos forces puis match. C’était très enrichissant pour le groupe même si je sentais une certaine tension du fait de la découverte de ce nouveau fonctionnement, des installations, du stade. Ils étaient plein d’envie et ont fait un bon résultat là-bas. Dès la deuxième rencontre, on a senti une certaine aisance. Les garçons se sont lâchés, surtout que c’était à la maison. Comme lors de la troisième opposition. C’était une belle expérience !

On a senti qu’ils grandissaient à vitesse grand V et prenaient en maturité. La Youth League a été un boost d’expérience. Ils observaient beaucoup les adversaires et se sont rendu compte qu’ils pouvaient concourir face à ces grandes équipes européennes. Ça leur a fait du bien ! »

« Les déplacements étaient intenses. Pour prendre l’exemple de celui à Arsenal, on a joué à 14h une rencontre que l’on a remportée 2-0. On s’est ensuite réunis autour d’un repas avec la joie d’avoir gagné face à cette grosse formation anglaise. Avant de terminer la soirée à l’Emirates Stadium pour assister au match des pros en Ligue des Champions. Je retiens le partage avec le groupe, les joueurs, le staff technique et médical, les accompagnateurs comme le directeur du centre de formation Eric Assadourian, le responsable de recrutement du centre de formation Alaeddine Yahia, le responsable de la post-formation Eric Sikora, la responsable administrative du centre de formation Stéphanie Blanchard… On a vécu cette aventure ensemble et on a partagé de superbes moments au niveau humain ! 

À domicile, on a senti que tout un club était concerné. Au-delà du match et de l’ambiance grâce aux supporters venus en nombre, j’ai beaucoup apprécié la présence de tous les joueurs en formation à La Gaillette. Ils étaient venus nous encourager, tous portant l’écusson du RC Lens. Les célébrations communes étaient pleines d’émotions ! Ces images sont gravées dans ma mémoire.

Que ce soit pour les émotions partagées, les performances sur le terrain ou l’apprentissage des joueurs, j’espère que l’on revivra d’autres qualifications en Youth League. »

« Quand tu gagnes tes trois premiers matchs, que tu empoches 9 points sur 9 possibles, alors que c’est la première fois que tu joues la Youth League, forcément tu attires du monde. J’ai eu pas mal de bons retours des coachs adverses et des recruteurs de gros clubs venus nous voir évoluer. On sent que les joueurs n’ont pas laissé indifférent les observateurs. À la formation, il y a de bons jeunes, une belle génération. »

« Enchaîner énormément de matchs (22 en 6 mois) nous a permis de garder un rythme élevé et intéressant. Quand on passait de la Youth League au championnat, on remarquait que les joueurs avaient franchi un réel pallier. Ils dégageaient une certaine maturité lors de leur préparation des rencontres en U19 Nationaux, comme s’ils avaient vécu quelque chose d’un niveau supérieur et qu’ils s’en servaient. En dehors des séances collectives, ils allaient de leur propre initiative en soins et en salle pour faire du gainage et des abdos. Ils ont maintenant compris qu’ils devaient être autonomes dans ces domaines pour progresser encore plus et espérer le plus haut niveau. Les années de formation passent vite, ils doivent prendre le maximum de ce qu’ils peuvent prendre. »