Publié le 27/02/2020 à 11h05
Découvrez notre rubrique « Point Par Point » qui retrace la vie de nos joueurs. C'est au tour de Simon Banza de se prêter au jeu !
« Je suis né et j’ai grandi à Creil. Dans notre quartier, le niveau de vie n’était pas élevé mais sa richesse, c’étaient ses habitants au grand cœur et la mixité. On y est toujours très bien accueilli.
J’ai un grand frère de 27 ans Raphaël, une grande sœur de 25 ans Stéphanie et une petite sœur de 18 ans Victoria. On a toujours été soudés. Raphaël nous protégeait et Stéphanie était un peu comme notre seconde maman. Même si l’on ne manquait de rien, on n’était pas riches. Je voulais réussir dans ma vie professionnelle, évoluer, avoir un bon salaire et rendre fière ma famille. Même si j’ai encore des amis là-bas, que je connais tout le monde et que je m’y sens bien quand j’y retourne, je devais quitter Creil. Parfois c’est bien de voir d’autres horizons, d’avoir d’autres perspectives pour avancer. »
« J’ai des origines congolaises. Mes parents parlent souvent en Lingala, la langue officielle de la République du Congo. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’y aller mais je compte le faire bientôt. C’est un super beau pays avec beaucoup de richesses. »
« Je jouais tout le temps au foot… dans l’appartement. Ça mettait ma mère en colère [Ndlr, rires]. Je devais jouer dehors et je passais des journées entières à taper dans un ballon !
J’étais un enfant turbulent. Je faisais des petites bêtises, je taquinais les gens, j’aimais bien rigoler. Je profitais de ma jeunesse. À l’âge de 13 ans, lorsque je suis parti au Pôle Espoir de Liévin, j’ai commencé à me canaliser. J’ai vite grandi. »
« Le foot n’est pas le premier sport que j’ai pratiqué. C’était le karaté ! Mon père est ceinture noire et m’a initié. J’en ai fait pendant trois ans. J’ai eu une ceinture jaune, une orange et une orange/blanc. Puis ma mère a dû avoir une vision ! [Ndlr, rires] Je ne peux pas expliquer pourquoi mais elle m’a dit d’arrêter le karaté pour faire du foot.
Mon grand frère, qui en faisait déjà en amateur, m’a beaucoup entraîné. Sur le terrain, je m’épanouissais. Et puis quand on est enfant, on est content de jouer au foot. »
Avec sa grande soeur Stéphanie
« Après Creil, j’ai joué à l’US Chantilly. C’est là que j’ai été approché par plusieurs clubs dont Lens. Marc Westerloppe, l’un des recruteurs de l’époque, est venu chez moi et m’a proposé de faire un essai à La Gaillette. Quand je suis arrivé au centre et que j’ai vu les infrastructures, j’ai dit oui sans hésiter ! Quand on voit ça, surtout enfant, ça fait rêver !
Les premiers mois ont été très durs pour moi car je ne voyais pas beaucoup ma famille. Petit à petit, j’ai trouvé une deuxième famille ici. On se serrait les coudes et on prenait du plaisir à jouer au foot ensemble. »
« J’ai grandi d’un coup ce qui m’a valu des blessures aux ischios et aux adducteurs. Quand j’étais sur le terrain, ça me tirait tellement que ça m’empêchait de jouer. Je ne pouvais rien faire à part patienter. C’était compliqué pour moi mais heureusement on est bien encadré ici. J’étais aussi soutenu par ma famille qui m’encourageait. Je n’ai pas perdu espoir. Je n’ai pas voulu abandonner, ni baisser les bras. Je ne me voyais pas revenir chez moi pour cette raison. Quand j’ai quitté le cocon familial, je me sentais comme un soldat qui partait à la guerre. Je ne pouvais pas revenir tant qu’elle n’était pas gagnée ! »
Avec ses parents et sa petite soeur Victoria
« J’ai été prêté à Béziers en 2017 pour avoir du temps de jeu mais ça ne s’est pas passé comme je le voulais. Je n’ai pas beaucoup joué mais j’en ai tiré du positif. En m’éloignant du cocon de La Gaillette, j’ai pu m’apercevoir que la vie n’est pas facile et qu’il faut se battre ! Se casser la gueule, ça a parfois du bon. Ça m’a fait du bien et ça m’a permis de rebondir après. Ça m’a servi lorsque la saison suivante j’ai à nouveau été prêté, à Pétange au Luxembourg. Ça s’est bien passé et ça m’a permis de revenir ici avec plus d’armes. »
En famille
« Je suis revenu de prêt en 2018 plus motivé que jamais ! J’ai repris avec les pros et on est parti en stage de préparation au Touquet mais je me suis blessé lors d’un entraînement. 8 mois d’arrêt ! C’était un coup dur alors que je revenais déterminé après deux prêts ! Le plus difficile à accepter c’est que j’étais en train de montrer des choses mais que je n’ai pas pu prouver toutes mes qualités. Je suis resté sur ma faim, les gens aussi.
Je suis passé par plusieurs phases. Au début, j’ai eu beaucoup de mal à accepter cette blessure et de me faire opérer. Puis une fois l’opération passée, mon mental a repris le dessus ! Je me disais que j’allais revenir, que j’allais rapidement retrouver mon niveau, que j’allais tout déchirer ! Ça m’a aidé à franchir les différents paliers de la rééducation plus rapidement que prévu.
Quand je me suis blessé, les médecins avaient annoncé une période de 8 mois d’absence. Finalement, j’ai rejoué 6 mois et quelques jours plus tard. Le mental a beaucoup joué dans mon retour « rapide » et, encore une fois, j’étais entouré par les bonnes personnes. Ça aide beaucoup à relativiser et à se battre ! »
« Le but à la 109e minute de jeu en play-off contre Troyes la saison dernière ! Collectivement, ça nous a permis de nous qualifier et de jouer les barrages contre Dijon. Après des saisons compliquées, je pense que ça a redonné un second souffle au club et un regain de notoriété dans toute le France. Beaucoup de gens étaient derrière nous, et ont suivi les barrages et les exploits de l’équipe.
Je pense que ce but a été un moment déclencheur pour l’équipe. On revenait de loin et ça s’est senti ! Quand j’ai marqué, c’était une délivrance ! Ça s’est vu sur mon visage. C’était une explosion d’émotions dans le stade. Avec les supporters, c’était incroyable ! Personnellement, ça a été quelque chose de fort dans ma carrière ! »
« Lens, c’est le noyau de la région. C’est quelque chose de grand ! Dans la douleur ou dans la joie, le club a toujours été là. Les supporters aussi, et c’est admirable. J’ai un grand respect. Ils nous encouragent chaque jour, quoiqu’il arrive. Ça vaut le coup de se dépouiller pour eux ! »
« Je suis quelqu’un de calme, serein, mais je sais aussi rigoler. J’aime taquiner, je suis un bon vivant. J’aime transmettre ma joie aux autres. »
La fratrie
« Quand j’étais petit, j’excellais dans pas mal de sports : l’athlétisme, le basket, le handball, le volley-ball. Je pense que j’aurais réussi dans une autre discipline que le foot. »
« Je gagne la Ligue des Champions, la Coupe du Monde et je suis Ballon d’Or ! [Ndlr, rires]
Plus sérieusement, je suis quelqu’un qui a du mal à se projeter, je vis au jour le jour. Je donne le maximum sur l’instant présent pour construire mon futur. »