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Publié le 30/01/2020 à 07h30

Découvrez notre nouvelle rubrique « Point Par Point » qui retrace la vie de nos joueurs. C'est au tour de Florian Sotoca de se prêter au jeu !

Point Par Point
.L’enfance.

« Je suis né à Narbonne et j’y ai vécu jusqu’à mes 23 ans. J’étais très bien chez mes parents. Le cocon familial est important. Lorsque mes parents travaillaient, ce sont mes grands-parents qui me gardaient. Ma mère bosse dans l’administration de Vinci Autoroute. Mon père dans un entrepôt de bricolage. Je n’ai ni frère, ni sœur. J’ai toujours pu compter sur mes parents. Ils m’ont bien éduqué et m’ont appris des valeurs comme le respect et le goût de l’effort. Je ne lâche jamais rien et je pense que mon papa, compétiteur dans l’âme, y est pour beaucoup. C’est notamment grâce à mes parents si j’en suis là aujourd’hui.

Très jeune j’ai perdu mon grand-père maternel Jacques. C’était la première fois que je voyais ma maman pleurer, elle qui se montrait toujours forte et souriante. J’étais jeune et je ne comprenais pas trop ce qu’était la mort. J’ai peu de souvenirs de mon enfance mais ce moment m’a marqué.

On est une famille nombreuse, j’ai beaucoup de cousins et cousines. Deux d’entre eux ont à peu près mon âge : Arnaud et Guillaume. Je les considère et les aime comme des frères. Ils ont toujours été là pour moi.

J’étais un enfant calme et posé. J’aimais beaucoup jouer au football avec mes camarades et faire du vélo. »

.Le.football.

« Mon père m’a transmis sa passion pour le foot. Il était attaquant comme moi mais gaucher. Il aurait pu faire une belle carrière mais il a choisi de rester avec ma maman. C’est tout en son honneur. Ma mère m’emmenait le voir lorsqu’il jouait en R1. Je pense qu’il doit être fier que je sois professionnel. Il est très sanguin et il vit les matchs comme si c’était lui sur le terrain. C’est même moi qui dois parfois le calmer [Ndlr, rires] C’est une fierté de contribuer au bonheur de mon papa. »


Florian avec quelques cousins et cousines

.Un.parcours.atypique.

« J’ai commencé à l’âge de 6 ans au Football Union Narbonne. Généralement, un footballeur intègre un centre de formation très tôt. Pour ma part, je suis resté longtemps dans mon club de toujours, jusqu’à mes 22 ans. J’ai adoré jouer là-bas. Mais pour viser plus haut il fallait que je parte...

Quelques temps avant de quitter le FU Narbonne, j’ai étudié en parallèle à Montpellier. On ne sait jamais de quoi demain sera fait. Je n’étais sûr de rien sportivement parlant. Pendant deux ans, j’étais à la faculté des sports où j’ai obtenu un DEUST Animation et Commercialisation dans le service sportif. J’ai un bac +2 qui me servira après ma carrière dans un club ou dans un service des sports.
Je vivais en collocation avec mon plus grand cousin Arnaud et deux amis. C’était la première fois que je partais de chez mes parents. J’en garde des souvenirs inoubliables. On ne savait pas trop comment ça allait se passer mais ça nous a rapprochés et on a passé de bons moments.

Après mes études à Montpellier, je suis reparti à Narbonne. Toujours joueur au FU Narbonne, je travaillais à côté. Pendant 6 mois, j’ai préparé des colis dans la société de chaussures de mon oncle. Cela m’a permis de voir à quel point le monde du travail peut être compliqué. Je mesure la chance que j’ai d’être footballeur et d’évoluer à Lens.

Puis à 22 ans, j’ai signé à Martigues en CFA. Ça s’est plutôt bien passé même si j’espérais un peu mieux. C’est pour cela que la saison d’après je suis parti à Béziers, à 15 minutes de la maison.

6 mois plus tard, j’ai fait un essai à Montpellier où j’ai été pris. C’est là que j’ai signé mon premier contrat professionnel, à l’âge de 24 ans. De nos jours, signer pro aussi tard, ce n’est pas donné à tout le monde. Ça prouve que dans la vie il ne faut rien lâcher ! Il faut toujours travailler, garder les pieds sur terre et ne pas oublier d’où l’on vient. J’ai débuté le foot très jeune car je savais que c’était ça que je voulais faire. J’avais comme rêve de devenir professionnel mais ça me paraissait inaccessible. Surtout en jouant de nombreuses années dans un club de R1. J’étais loin de m’imaginer que je signerais professionnel un jour. J’ai énormément de chance et je sais que beaucoup de gens aimeraient être à ma place.

Un an et demi plus tard, j’étais en fin de contrat. Il me fallait un nouveau challenge et le projet grenoblois s’est présenté. Ce n’était pas évident pour moi de passer de la Ligue 1 à la CFA. Ce n’était pas un choix facile mais je devais tenter le coup car le projet était ambitieux. Grenoble voulait tout faire pour rejoindre le monde professionnel. J’ai eu un bon feeling avec la direction et le coach de l’époque Olivier Guégan. J’y ai passé trois années magnifiques où j’ai connu deux montées d’affilée. Durant une saison, il y a des moments difficiles mais lorsque l’on atteint notre objectif comme celui de la montée, c’est incroyable ! Quand on voit le bonheur des gens, ça prouve que l’on a bien fait le travail. »


Florian et ses cousins Arnaud et Guillaume ainsi que ses papis Charles et Jacques

.Jeux.Olympiques.universitaires.

« En 2013, à la fin de mes années d’études à la fac des sports, j’ai participé au championnat de France universitaire. L’aventure a commencé lorsqu’avec Montpellier on a été 2 fois « Champion de France universitaire ». Puis, j’ai été sélectionné pour faire les JO universitaires en Russie. On était un groupe de 24-25 joueurs. On ne savait pas trop où l’on mettait les pieds. Lors de la cérémonie d’ouverture il y avait 50.000 spectateurs. On a aussi eu le droit à une cérémonie de clôture. On était hébergé dans un village olympique durant toute la compétition. C’est un souvenir extraordinaire car c’était comme les « vrais » JO.
On jouait en amateur et c’était incroyable d’être là ! On avait l’impression d’être des professionnels.
On a eu un parcours difficile mais, au fil des matchs, on a fait preuve d’un bel état d’esprit. On était un vrai groupe, une équipe de battants qui n’a jamais rien lâché. D’où le titre de Champion olympique ! On ne s’y attendait pas du tout. Même si c’était au niveau universitaire, c’était une fierté de porter les couleurs de la France et de gagner cette année-là ! »

.Personnes.marquantes.

« Lors de ma première année d’études à Montpellier, je me suis fait les croisés. C’était compliqué pour moi mais mon cousin Arnaud, avec qui j’étais en collocation, a su me soutenir. Il était toujours derrière moi. Il m’a poussé, me disait de croire en moi et que j’avais les qualités pour aller plus haut.

Ma compagne Marine est à mes côtés depuis le début. Ça fait six ans que l’on est ensemble. Quand on s’est connu, je jouais en amateur. Elle m’a toujours suivi que ce soit à Grenoble ou ici à Lens. C’est toujours compliqué pour les femmes de footballeur car elles ne peuvent pas avoir un métier fixe. Elles doivent souvent bouger avec leur mari. C’est une très bonne maman qui s’occupe très bien de nos fils, comme leur papa d’ailleurs [Ndlr, rires]. C’est aussi grâce à elle que j’en suis là aujourd’hui. »

.Le.groupe.

« Je me suis très bien intégré à mon arrivée à Lens car je pense que je ressemble aux joueurs de ce groupe. On ne lâche rien, on est des battants ! Il nous arrive de faire des week-ends en famille. Ce sont des moments en dehors des vestiaires et hors des terrains qui permettent de resserrer encore plus nos liens. C’est aussi important pour nous que nos femmes s’entendent bien entre elles et que nos enfants jouent ensemble. Quand on voit ça, on est ravi. »

.Vie.personnelle.

« J’ai rencontré Marine en 2003 alors que l’on avait 12-13 ans. On était dans le même collège à Narbonne. Dix plus tard, on s’est mis ensemble, le jour de Noël. On a prévu de se marier en juin 2020. On a deux très beaux enfants Jules 3 ans et Théo 1 an et demi. Jules est un amoureux du ballon rond, il me demande tous les jours de jouer avec lui. Je pense qu’il sera footballeur. Ça fait plaisir ! Marine et mes enfants viennent voir tous les matchs à Bollaert-Delelis. C’est un réel soutien pour moi. Je suis un papa très à l’écoute de mes enfants. Je prends beaucoup de plaisir à être avec eux. J’essaye d’en profiter un maximum. 

Quand je ne suis pas avec mes enfants, je reste au calme. Je suis quelqu’un de posé. Beaucoup de joueurs du groupe aiment jouer aux jeux vidéo. On s’affronte souvent en ligne à FIFA, Call of Duty… »


Avec sa future femme Marine

.hors.foot.

« Si je n’étais pas footballeur, je pense que je serais toujours chez moi à Narbonne dans mon petit club et j’aurais eu un travail à côté. J’ai beaucoup apprécié quand je travaillais avec mon oncle donc j’aurais pu continuer. Ou alors j’aurais trouvé un boulot qui correspond à mon diplôme et j’aurais rejoint le service des sports de la ville de Narbonne. 

J’aime bien regarder à la télévision les matchs de tennis, de handball, de volley-ball, etc… Ça me passionne. Si je n’avais pas fait de foot, je pense que j’aurais joué quotidiennement au tennis. Quand je suis en vacances, j’aime en faire. »

.L’avenir.

« Participer à la montée du RC Lens en Ligue 1 ! On va tout faire pour y arriver et pour permettre aux supporters d’être heureux. On sent vraiment qu’ici ils vivent pour le football. C’est assez impressionnant. Si on y arrive, on aura fait un grand pas vers eux. On va tout faire pour les rendre fiers de leur équipe. On les remercie pour leur soutien. Ils sont vraiment géniaux avec nous. 
Je pourrais vivre des mois de mai et juin extraordinaires avec la montée et le mariage ! »

Par Leïla Talbi - rclens.fr