9 mai 1998. Résilients et méritants, les coéquipiers de Yoann Lachor, buteur, accrochent à Auxerre (1-1) un nul synonyme de premier titre de Champion de France. Le Racing vit alors la plus belle nuit de son histoire. À Lens, 30 000 aficionados se massent, durant une grande partie de la nuit, dans les travées de Bollaert pour attendre puis fêter leurs héros. Le lendemain, le défilé de l’effectif sang et or dans les rues lensoises donne lieu à de nouvelles scènes de liesse. Une consécration pour le peuple artésien et Gervais Martel, dont la dixième année de présidence se conclut en beauté !

Au-delà de l’exploit inédit de hisser les couleurs sang et or au sommet du football hexagonal et des émotions suscitées, le Racing est à un tournant de son existence. Ainsi, Lens va découvrir la Ligue des Champions lors de la campagne 1998/99. Afin de s’aligner avec le projet – prévoyant, entre autres, de bâtir un centre d’entraînement et de formation moderne – dessiné quelques mois plus tôt, Gervais Martel décide d’investir les recettes liées à la qualification européenne dans la construction de La Gaillette, inaugurée le 10 octobre 2002. 

Le nom du lieu, synonyme de gros morceau de charbon, est plébiscité par Gervais Martel. Fils d’ingénieur des Mines et viscéralement attaché au territoire lensois, le président souhaite valoriser l’héritage minier qui entoure le RCL. En symbole, un bloc de charbon est exposé dans le hall.

Avec le CTS La Gaillette, le Racing est précurseur en France. Le club se munit ainsi d’infrastructures modernes, dotées de quinze terrains dont l’un, synthétique, est couvert par un dôme unique en Europe en raison de sa hauteur (16 mètres). Le centre réussit également la prouesse de réunir, pour la première fois, l’équipe professionnelle, le centre de formation et les services administratifs du club sur le même site. En quelques années seulement, la formation « Made in Gaillette » s’affirme comme une référence hexagonale grâce à ses talents reconnus (Serge Aurier, Benjamin Bourigeaud, Thorgan Hazard, Geoffrey Kondogbia, Raphaël Varane…) et ses performances. 

Vingt-deux ans après son inauguration, La Gaillette demeure indissociable du RC Lens. Ainsi, dans le sillage des 70 ans de son président emblématique, et à l’occasion de cette journée fondée sur la transmission, le Racing Club de Lens renomme le « CTS La Gaillette » en « CTS La Gaillette Gervais Martel ».

Joseph Oughourlian, Président du Racing Club de Lens : « La Gaillette, c’est évidemment le fruit du travail et de l’engagement de l’ensemble des collaborateurs du club. Mais c’est avant tout le projet visionnaire d’un président visionnaire, Gervais Martel. Il y a 25 ans, peu de clubs en France disposaient d’infrastructures aussi modernes. Avec un temps d’avance, Gervais Martel et eu l’intelligence et la clairvoyance de réunir toutes les composantes du RC Lens sur un lieu unique. La Gaillette est bien plus qu’une pépinière de talents. C’est un véritable lieu de vie, symbole d’unité, de transmission et d’authenticité. Aujourd’hui et plus que jamais, La Gaillette est le vaisseau amiral du Racing. Rebaptiser le centre en l’honneur de Gervais est une décision naturelle afin que son nom résonne chaque jour au club. Quoi de plus symbolique que la date de la Sainte-Barbe, si chère au peuple lensois, pour honorer cette personnalité emblématique du bassin minier ? Place à La Gaillette Gervais Martel ! »

Gervais Martel, emblématique président du Racing Club de Lens : « C’est une annonce qui me fait grandement plaisir, outre l’hommage que le club et le public m’ont rendu pour mes 70 ans il y a quinze jours à Bollaert-Delelis. Je remercie évidemment mon coach – Daniel Leclercq – et mes joueurs de l’époque qui ont remporté le championnat de France 98. Ce titre et la qualification en Ligue des Champions ont notamment permis de réaliser ce projet de construire La Gaillette. Bien nous en a pris, puisque le club a depuis formé de nombreux grands joueurs et je crois que c’est essentiel pour un club d’avoir cette vitrine. Un club, ce sont les salariés, les joueurs, les jeunes du centre de formation. Mais c’est également préparer l’avenir, envisager demain, jouer un rôle social dans cette région exceptionnelle. On a fait partie des précurseurs à l’époque et je m’en réjouis. Aujourd’hui, c’est la Sainte-Barbe et je pense qu’il est important de rendre hommage à tous ceux qui sont partis, comme c’est déjà le cas avec certains terrains du centre. Moi, je ne suis pas encore parti (rire) mais je suis honoré, vous ne pouvez pas l’imaginer. Je suis fier, parce que je suis fier d’être Lensois. »