Décembre 2022. Si la France vibre au rythme des victoires de Raphaël Varane et les Bleus à la Coupe du Monde, l’Australie, elle, se passionne pour Mathew Ryan et sa bande. Opposés lors du premier match de poules, Tricolores et Socceroos se livrent une partie à sens unique, qui tourne à l’avantage des hommes de Didier Deschamps (4-1). Le portier ne peut empêcher la déroute des siens mais se mue en héros d’un peuple lors des rencontres suivantes. Infranchissable face à la Tunisie (1-0) et déterminant devant le Danemark (1-0), il contribue à la qualification des Australiens pour les 8es de finale du tournoi. Une performance rare pour ce pays, qui ne sera pas effacée par l’élimination face à l’Argentine, futur vainqueur (2-1).

Avant de se frotter au gratin mondial, Mathew Ryan arpente différents terrains océaniens et européens. Natif de Plumpton à 45 kilomètres de Sydney, le gardien commence son parcours au sein du club local de Marconi Stallions à l’âge de 10 ans. Après six ans de formation, il rejoint le Blacktow City FC, où il évolue pendant deux saisons avant d’être repéré par le club professionnel des Central Coast Mariners. 

Sur la côte australienne, sa cote grimpe rapidement. À 16 ans, le portier d’1m84 fait sa première apparition dans le groupe des Mariners en A-League. Dès l’exercice 2010/11, Mathew Ryan dispute 31 rencontres de championnat et s’impose comme un joueur clé de l’effectif. Signe de son talent, il reçoit en 2011 la médaille Joe-Marston, récompensant le meilleur joueur de la finale de A-League, malgré la défaite des siens contre Brisbane Roar (2-2, 4-2 tab). Au plus haut niveau asiatique, il découvre la Ligue des Champions de l’AFC et prend part à six rencontres de la compétition. 

À 20 ans, sa régularité en première division lui ouvre déjà les portes de la sélection australienne. Ainsi, le sélectionneur Holger Osieck lui offre sa première cape contre la Corée du Nord à l’occasion d’une rencontre de Coupe d’Asie de l’Est, en décembre 2012.  

La campagne 2012/13 est définitivement celle de la confirmation. S’il n’est qu’à son troisième exercice au haut niveau, ce gardien complet enchaîne les prestations abouties, aussi bien sur la scène nationale que sur les pelouses continentales. Sacré champion d’Australie, il est logiquement élu meilleur joueur de A-League. Fort de cette solide expérience au haut niveau australien, Mathew Ryan se décide à quitter ses terres natales.

Sollicité par le FC Bruges, Mathew Ryan traverse l’océan pour rallier le Vieux-Continent en 2013. Dans la « Venise du Nord », il s’affirme rapidement comme l’une des têtes de gondole de l’effectif bleu et noir. Avec le club de l’ancienne ville fortifiée, ce dernier rempart solide affiche l’un des meilleurs taux d’arrêts de Jupiler Pro League (75%) et est élu gardien de la saison. Auteur de 11 clean sheets en championnat, il découvre également la Ligue Europa. Cette première saison pleine sur le sol européen lui permet de prendre davantage d’épaisseur en sélection. Jusqu’ici remplaçant, il aligne 5 apparitions consécutives début 2014 et garde le but des Socceroos à la Coupe du Monde au Brésil. S’il ne peut repousser les assauts de l’Espagne, des Pays-Bas et du Chili, cette expérience au plus haut niveau mondial accompagne sa progression. 

Ainsi, Mathew Ryan ne cesse d’impressionner au « Plat Pays ». Meilleur gardien de Belgique sur l’année civile 2014, il est de nouveau élu gardien de la saison à l’issue de la campagne 2014/15. Collectivement, il remporte en tant que titulaire la Croky Cup 2015 et dispute 16 rencontres de Ligue Europa, pour 9 clean sheets et 44 arrêts sur le plateau continental.

Devenu indispensable chez les Socceroos, il dispute les six rencontres de la Coupe d’Asie 2015, remportée par l’Australie contre la Corée du Sud (1-2, ap). Distingué par le titre de meilleur gardien du tournoi, il fait également partie de l’équipe-type aux côtés, entre autres, de la légende australienne Tim Cahill et du Sud-coréen Son Heung-min. 

En 2015, Mathew Ryan donne un nouveau cap à sa carrière. Pour voir plus haut, le droitier regarde vers le sud et s’engage avec le FC Valence, pensionnaire de Liga. Sous les couleurs des Naranjas, l’Australien arrive pour être numéro un et fait ses premiers pas en Ligue des Champions lors des barrages d’accession. Son aventure espangole est notamment marquée par le parcours jusqu’en demi-finales de la Coupe du Roi (7 rencontres). Freiné par plusieurs problèmes physiques, il laisse néanmoins passer sa chance de s’imposer en Espagne (23 apparitions en deux saisons). 

En quête de relance, l’ancien brugeois fait le choix de retrouver la Belgique durant l’hiver 2016 et cette décision s’avère payante. Prêté au KRC Genk, il est rapidement incorporé au onze flamand et ne manque que deux rencontres de championnat (17 apparitions sur 19). En Jupiler Pro League, il livre une campagne dans ses standards habituels (75% d’arrêts) et affiche le plus faible ratio de but encaissé par match (0,27). Titulaire indiscutable, il contribue aussi au parcours des siens jusqu’en quarts de finale de la Ligue Europa et gagne sa place en sélection pour la Coupe des Confédérations.

Ce retour en grâce ne passe pas inaperçu et tape dans l’œil de l’ambitieux Brighton & Hove Albion, fraîchement promu en Premier League, en 2017/18. Dans le Sussex de l’Est, son adaptation est express. Auteur de 121 arrêts (3e plus haut total du championnat) et 10 clean sheets, il maintient le club côtier à flots (15e) et gagne sa place avec l’Australie pour la Coupe du Monde 2018. En Russie, il croise notamment le fer avec les Bleus futurs champions du monde (5 arrêts), le Danemark et le Pérou.

Durant la saison 2018/19, le gardien de 26 ans livre un nouvel exercice abouti, ne ratant que 4 rencontres pour cause de convocation à la Coupe d’Asie, dont il atteint les quarts de finale. Ainsi, il devient peu à peu un gardien reconnu outre-Manche. À mi-saison 2020/21, il file en prêt à Arsenal, où il partage les filets avec l’Allemand Bernd Leno (3 apparitions dans l’élite britannique). L’été suivant, son voyage se poursuit à la Real Sociedad. Son parcours est plus linéaire en sélection. Ainsi, c’est en tant que capitaine que Mathew Ryan se présente à la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Il y affronte de nouveau les Bleus (4-1) et se montre impérial contre la Tunisie (1-0) et le Danemark (1-0). Essentiel dans la qualification des siens en 8es de finale, il ne peut empêcher l’élimination face à l’Argentine (2-1).  

Après le mondial, le capitaine australien veut changer d’air. Après 9 apparitions – dont 3 en Ligue Europa – sous les couleurs de San Sebastian, le gardien rallie une destination nordique. Ainsi, il paraphe un contrat avec le FC Copenhague, écurie la plus titrée du Danemark, qu’il rejoint en cours d’exercice. En Scandinavie, il découvre, à 30 ans, la phase de groupes de la Ligue des Champions. Il protège notamment ses filets face à Séville (0-0). 

Après ce court passage chez les Lions (11 apparitions), Mathew Ryan pose ses valises à l’AZ Alkmaar en janvier 2022. Aux Pays-Bas, il prend part aux 18 dernières journées d’Eredivisie dans leur intégralité et aide les Kaaskoppen à atteindre les demi-finales de la Conference League (26 apparitions toutes compétitions confondues). Dans la lignée, sa campagne 2023/24 est aboutie (17 clean sheets en 39 matchs). 

Quart de finaliste de la Coupe d’Asie avec l’Australie pendant l’été 2024, il rejoint l’AS Roma où il met son expérience au profit de son rôle de doublure de Mile Svilar. Son unique apparition dans la capitale italienne, en Coupe d’Italie, se solde par un succès face à la Sampdoria (4-1), en décembre dernier.

Débarqué dans l’Hexagone, Mathew Ryan arrive avec son bagage de 454 matchs au plus haut niveau, dont 66 en compétitions UEFA. Ce gardien complet et référencé sur le Vieux-Continent pose ses valises en Artois dans le cadre d’un transfert jusqu’en juin 2025. Le capitaine des Socceroos (96 sélections) devient le troisième Australien à revêtir les couleurs sang et or après Alex Gersbach et Robbie Slatter, émérite milieu offensif du Racing au début des années 90.

Pierre Dréossi - Directeur général : « Du haut de ses 454 matchs en professionnel, Mathew Ryan est un renfort de poids pour l’effectif artésien. Ce gardien référencé s’est affirmé depuis plus d’une décennie comme l’un des meilleurs joueurs d'Australie, voire du continent océanien. En écumant les terrains européens lors de ses différentes expériences en Liga, Premier League, en Eredevisie ou récemment en Serie A, Mathew s’est constitué un bagage important, en témoignent ses 66 apparitions en compétitions UEFA. Capitaine de la sélection australienne, il s’est également illustré en participant aux trois dernières Coupe du Monde. Portier complet, reconnu pour son leadership et ses valeurs, Mathew correspond parfaitement au profil recherché pour renforcer l’effectif des gardiens de but. Il arrive en Artois avec sa faim de jeu et sa soif de découvrir le public de Bollaert-Delelis. Bienvenue Mathew ! »