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Publié le 02/11/2021 à 14h40

Une fin de match de rêve ! Opposés aux Italiens de la Lazio Rome pour ce match retour des 16e de finale de la Coupe de l’UEFA, les Sang et Or ont pris feu en prolongation pour inverser la tendance au stade Félix Bollaert et faire oublier le revers de l’aller (2-0). L’occasion de revenir, 44 ans plus tard, sur cet exploit historique, parmi les plus belles pages du football français en Coupe d’Europe.

Une revanche à prendre. Battu lors des 16es de finale aller de la Coupe de l’UEFA par la Lazio Rome (2-0), le Racing accueille les Italiens au stade Félix Bollaert le 2 novembre 1977 avec la ferme intention de poursuivre sa campagne européenne. La deuxième de l’histoire du club à l’époque. Précédemment, au 1er tour, les Artésiens se sont défaits du piège tendu par les Suédois du Malmö Fotbollförening (4-3 en cumulé sur les deux rencontres), tandis que les Biancocelesti ont facilement disposé du Boavista FC (5-1).

Pour espérer se qualifier, les hommes d’Arnold Sowinski doivent donc réaliser l’exploit et effacer cet écart de deux buts. Chez eux, dans leur antre plein à craquer ce jour-là, les Sang et Or y croient et se donnent les moyens sur le terrain. Ils jouent crânement leur chance, tout en percussion, en mettant beaucoup d’intensité et en gênant les relances adverses. Les Lensois dominent mais ne parviennent pas à inquiéter Garella hormis une frappe d’Hervé Flak claquée par le portier laziale.

RC Lens-Lazio Rome (6-0), le 2 novembre 1977

 

À la demi-heure de jeu, Bollaert est plongé dans le noir à la suite d’une coupure de courant. Après une interruption de vingt minutes, la partie reprend et le réalisme artésien revient au meilleur des moments. Juste avant la pause, Alain Hopquin adresse une longue passe dans la surface. Il y a du monde mais c’est Pascal Françoise qui la dévie de la tête en direction de Didier Six. L’attaquant effectue un enchainement parfait : contrôle orienté de la poitrine, plat du pied, 1-0 pour le RCL. Une ouverture du score bienvenue qui installe un premier doute dans les têtes romaines.

UNE PROLONGATION LÉGENDAIRE

Après le coup d’envoi de la seconde période, le premier buteur de la partie récidive. À la 57e minute, sur une relance de Richard Krawczyk depuis le rond central, Didier Six hérite du ballon, efface un défenseur de la Lazio et déclenche une frappe limpide à près de 30 mètres du but. D’une précision chirurgicale, elle heurte le montant pour finir dans les filets italiens (2-0). Les supporters Sang et Or explosent ! Un chef-d’œuvre qui permet à Lens de refaire son retard du match aller. 2 partout balle au centre.

L’espoir d’une qualification historique renait. Les coéquipiers de Daniel Leclercq poussent et mettent les Biancocelesti en grande difficulté. En fin de match, Jean-Marie Elie est même tout près d’inscrire le troisième but qui aurait scellé le sort des ces 16es de finale mais sa frappe est repoussée par le poteau. Les efforts lensois ne paieront pas. Place aux prolongations. C'est le moment que choisissent les Artésiens pour lancer un festival offensif. À la 109e minute, idéalement servi par Michel Joly, Farès Bousdira, esseulé dans la surface, marque le but qualificatif (3-0). Les Italiens sont abasourdis. Le momentum a définitivement changé de camp et le Racing a encore faim. Six minutes plus tard, Didier Six, encore lui, clôt son récital personnel de la soirée d’un lob somptueux du pied gauche dans la lucarne laziale (4-0). C’est un triplé pour le numéro 11 qui offre le break à son équipe.

RC Lens-Lazio Rome (6-0), le 2 novembre 1977

 

Moncef Djebali s’occupe ensuite d’enfoncer le clou. Coup sur coup, l’attaquant entré en cours de match se fend d’un doublé. D’abord à la 118e minute : sur la droite, il reprend un superbe centre à ras de terre de Jean-Marie Elie pour la cinquième réalisation lensoise (5-0). Puis, pas moins d’une minute plus tard, il est lancé en profondeur sur ce même côté droit et atteint le petit filet opposé d’un tir tout en finesse. 6-0, la messe est dite. Plusieurs supporters pénètrent sur la pelouse pour communier avec les joueurs.

C'est un succès retentissant qui ouvre aux Lensois la voie des 8es de finale pour leur première apparition dans cette compétition. Une rencontre qui est restée dans les mémoires et que les anciens racontent souvent aux plus jeunes. Toutefois, les Artésiens ne parviendront pas à confirmer cette superbe prestation et seront éliminés face aux Allemands du FC Magdebourg (4-2 en cumulé).

Une rencontre de légende à revoir

rclens.fr