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Publié le 17/04/2022 à 11h25

Et le volcan Bollaert entra en éruption ! Il y a 9 ans, 38 256 supporters se massaient dans l’antre sang et or pour soutenir le Racing, alors en Ligue 2, en quart de finale de la Coupe de France face aux Girondins de Bordeaux, membre de l’élite. Une issue défavorable aux Lensois du point de vue du résultat mais une bouffée d’émotions et d’intensité qui a marqué toute une génération d’Artésiens.

« Ce soir, rendez-nous hystériques ! » La première banderole se déploie tout du long de la tribune Marek. Le quart de finale de la Coupe de France opposant le Racing aux Girondins de Bordeaux démarre dans quelques minutes et la chaleur ambiante est déjà insoutenable. Les hommes d’Éric Sikora – 10es de Ligue 2 au moment de la rencontre - ne sont pourtant pas favoris face à une formation aquitaine qui truste le top 10 de l’élite depuis le début de la saison. Mais ils ont déjà prouvé qu’il pouvait battre plus fort qu’eux (Rennes en 32e de finale) et surtout, ils ont Bollaert, et ça, c’est un avantage d’une valeur incommensurable.

« Une coupe mythique, un stade historique » La deuxième banderole se déroule depuis le bas de la tribune Xercès. Des blocs de supporters sang et or sont répartis de part et d’autre du stade, des milliers de drapeaux frétillent dans une cacophonie démente.

RC Lens-FC Girondins de Bordeaux (2-3), le 17 avril 2013

 

À l’entrée des joueurs, des confettis sont lancés en masse. Des fumigènes atterrissent sur la pelouse et une épaisse fumée s’échappe du kop où un tifo géant vient tout juste d’être déployé. Le volcan gronde et se prépare à exploser. Les chants se succèdent sans interruption avec une intensité folle.

Une belle surprise vient ponctuer cet avant-match mythique : Vladimir Smicer, champion de France 1998 avec la tunique sang et or, est mis à l’honneur et donne le coup d’envoi fictif. Les travées sont en transes et mettent en scène la magie de la Coupe.

« Il ne faut pas avoir de regret […] Bollaert ?! Il ne faut rien lâcher du début à la fin ! » Le speaker du club est totalement imprégné de l’ambiance et lance les hostilités. Les 38 256 supporters n’attendaient que ça.

Des Bordelais fébriles, un Racing transcendé

Dès l’entame de match, Samba Sow s’empare de l’énergie ambiante pour battre Julien Faubert au sprint côté gauche. Dans la surface, il voit son tir du droit depuis un angle fermé repoussé par Cédric Carrasso. Le ton est donné. Les Sang et Or imprègnent leur rythme, toujours suivis par les quatre tribunes. Démé N’Diaye est également près d’ouvrir la marque quelques instants plus tard d’une volée mais le ballon file au-dessus, sûrement porté par l’euphorie. Les efforts vont enfin payer puisque que la situation se débloque à la 11e minute.

Dans la surface, Lalaina Nomenjanahary se met sur son pied droit et décoche un tir pas assez appuyé. Contré, le ballon lui revient. Cette fois, il frappe avec puissance et conviction, tellement que sa tentative heurte le poteau gauche et rebondit sur le dos du portier aquitain, impuissant. Ça fait 1-0 pour les locaux.

Ça y est, le volcan entre en éruption. Alors qu’elle était diminuée par plusieurs suspensions (Jérôme Lemoigne, Pierre Ducasse,… ) et blessures (Yoann Touzghar, Pierrick Valdivia,…), la formation lensoise domine un gros nom de Ligue 1. Les joies de la Coupe.

Des Bordelais apathiques subissent la loi de l’Artois dans ce premier acte. Les hommes de l’ancien entraîneur des Sang et Or Francis Gillot, proposent peu de solutions en attaque et ne parviennent pas à inquiéter Rudy Riou. Les coéquipiers de Yohan Démont, quant à eux, déroulent leur jeu et déploient une combativité exemplaire. Trois ans après la dernière demi-finale de Coupe de France du club, ils veulent à tout prix retrouver le dernier carré.

Seul Girondin inspiré de ces 45 premières minutes, Cheick Diabaté est tout proche d’éteindre le brasier en fin de période mais son but est refusé pour une faute au départ. Une action qui sonne comme un avertissement, comme pour dire que cette partie est loin d’être terminée.

RC Lens-FC Girondins de Bordeaux (2-3), le 17 avril 2013
La loi du plus fort

Et effectivement, rien n’est joué. Le champion de France 2009 revient avec un tout autre visage au retour des vestiaires. Beaucoup plus entreprenants offensivement, les Bordelais vont recoller au score à la 58e minute. L’ancien de la maison artésienne, Grégory Sertic, se charge d’un coup franc excentré dans le couloir gauche. Il opte pour l’option directe. Très précise, la frappe vient se loger dans la lucarne opposée malgré l’envolée – un peu tardive – de Rudy Rioux (1-1). Une sacrée manière de revenir à hauteur qui affecte les Lensois.

D’autant que les visiteurs sont parvenus à inverser le momentum et remettent le pied sur le ballon. Mais Bollaert n’en démord pas et continue de pousser ses héros dans leurs derniers retranchements.

Malheureusement, cela ne va pas suffire à stopper une équipe bordelaise désireuse d’en finir. À la 81e minute, Nicolas Maurice-Belay adresse une passe lointaine en direction de Cheick Diabaté. Esseulé dans la surface, l’attaquant détend son mètre 95 et place sa tête dans le petit filet (1-2).

Il ne met pas plus de temps à doubler son compteur. Après une combinaison sur le côté droit, Mariano centre fort dans l’axe. Le numéro 14 en hérite, contrôle et enchaîne avec une frappe du gauche qui trompe le gardien (1-3).

RC Lens-FC Girondins de Bordeaux (2-3), le 17 avril 2013

 

Nouveau coup de massue pour les Artésiens qui voient le ticket pour la demi-finale s’éloigner. Mais l’orgueil des remplaçants ravive les espoirs. Tout juste entré en jeu, Zakarya Bergdich place parfaitement son plat du pied gauche pour tromper Cédric Carrasso dans le temps additionnel (2-3). Une réalisation qui réanime les tribunes et donne à rêver d’une remontée fantastique.

Surtout que Rudy Riou se mue en héros en stoppant un penalty de Ludovic Obraniak une minute plus tard. Le temps de croire à un petit miracle… mais le sort est déjà jeté. L’aventure s’arrête là face aux futurs vainqueurs de la compétition.  

Malgré la déception, les Lensois vont communier avec leurs supporters en échangeant quelques maillots. Dans les tribunes, la fête est magnifique. L’hystérie était toute proche. Il n’a manqué qu’un but.

Fiche technique

RC Lens-FC Girondins de Bordeaux (2-3), quart de finale de la Coupe de France

Mi-temps (1-0)

Buteurs : RC Lens : Nomenjanahary (11'), Bergdich (90'+1). FC Girondins de Bordeaux : Sertic (58'), Diabaté (81', 85').

RC Lens : Riou – Démont, Touré, Coeff, Baal – Sow, Saint-Ruf, Cyprien – Bela, Nomenjanahary, N’Diaye.

FC Girondins de Bordeaux : Carrasso – Mariano, Faubert, Sané, Trémoulinas – Sertic, Plasil, Obraniak – Saivet, Maurice-Belay, Diabaté.

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