Bollaert est prêt à écrire une belle page de son histoire. Le huitième de finale aller de la Coupe UEFA entre le RC Lens et l’Atlético Madrid s’est soldé par un match nul au stade Vicente Calderón (2-2). Un chassé-croisé dans lequel les hommes de François Brisson avaient mené deux fois au score grâce à un doublé d’Olivier Dacourt. L’enjeu de cette rencontre est de taille pour les Artésiens : se hisser pour la première fois dans l’histoire du club, en quarts de finale d’une compétition européenne.

C’est déjà la quatrième fois que le club de l’Artois atteint les huitièmes en Coupe UEFA. Après une participation en Ligue des Champions la saison précédente, l’heure est venue de passer un cap. Qui plus est, face à une équipe de l’Atlético en grosse difficulté en championnat espagnol (18^e de Première division). Malgré des grands noms de l’époque, Hasselbaink, Molina, le futur lensois Bejbl,… le champion d’Espagne 1996 est méconnaissable. Un nouvel entraîneur - Radomir Antic – a même été nommé à la tête de l’effectif madrilène juste après le match aller contre le Racing.

Alors les coéquipiers d’Éric Sikora saisissent leur chance. Après un début de match plein d’allant, ils tapent en premier à la demi-heure de jeu. Corner pour les Sang et Or. Philippe Brunel s’en charge et vise le premier poteau. Pascal Nouma domine dans les airs et place un coup de tête dévastateur. Le timing est parfait, le geste aussi. Le ballon heurte légèrement la transversale et se loge dans la lucarne (1-0). Troisième but en Coupe UEFA pour l’ancien Strasbourgeois qui fait souffrir les Colchoneros.

Une minute seulement après, il enchaîne avec une lourde frappe qui oblige José Francisco Molina à repousser le ballon de sa main opposée. Nouma irrésistible, Nouma passeur décisif quelques instants plus tard ! D’une tête depuis les 30 mètres, il propulse Lamine Sakho dans la profondeur. L’international sénégalais se décale sur la gauche et croise parfaitement sa frappe à ras de terre pour tromper le gardien (2-0). Les 37 229 supporters présents ce jour-là sont aux anges devant cette domination lensoise.

Mais les Madrilènes sont orgueilleux et réagissent juste avant la mi-temps. Sur un coup franc joué à deux, Jimmy Floyd Hasselbaink, le bourreau du Racing au match aller, est à la conclusion. Son coup de canon du pied droit finit directement sur la gauche du but (2-1). C’est la septième réalisation du Hollandais en autant de rencontres en Coupe.

Ce sont des Artésiens confiants mais méfiants qui rejoignent alors les vestiaires.

Heureusement pour eux, le show aérien de Pascal Nouma se poursuit. Sur un centre de Charles-Édouard Coridon à la 53^e minute, il remporte son duel et place sa tête une nouvelle fois sous la barre (3-1). Le festival offensif continue… et des deux côtés !

Un centre de l’Atlético juste devant le but n’est pas dégagé à temps et Kiko en profite pour marquer en déséquilibre (3-2). Guillaume Warmuz est fou de rage. L’attaquant espagnol était esseulé dans la surface. Mais ce soir-là, la roue a tourné du bon côté.

À la 71^e minute, sur une longue transmission dans la surface, le ballon ricoche sur une tête artésienne. Philippe Brunel hérite de la balle et, seul, a le temps d’ajuster sa frappe. Son tir puissant heurte le montant et libère tout un stade (4-2). Son sang-froid redonne un matelas d’avance aux Lensois dans cette course poursuite.

Le sérieux et la détermination des Sang et Or paient. La victoire est au bout.

Jamais réellement inquiété, le Racing s’adjuge ce huitième et touche enfin les quarts de finale d’une Coupe d’Europe. Une joie euphorique s’empare de Bollaert. « Un moment de grâce » raconte Éric Sikora. Une aventure fantastique qui s’arrêtera en demi-finale à FC Arsenal. Mais quelle épopée…