« Je suis arrivé au RC Lens en 1989 et j’ai commencé à jouer en professionnel jusqu'en 2006. J’étais en fin de contrat en juin et le club n’a pas souhaité me reconduire. Je suis parti à Sedan pendant 2 saisons avant de me retrouver sans club durant 6 mois. Puis j’ai eu l’opportunité de jouer 3 saisons à Boulogne où j'ai terminé ma carrière. »

« “Quelles compétences j’ai ? Où puis-je m’intégrer ?“ Après ma carrière, c’était compliqué de trouver des réponses. Pendant vingt ans, je n’ai fait que penser football. C’est un milieu dans lequel les joueurs sont chouchoutés et dorlotés. Je n’avais pas l’habitude de réfléchir à ces choses-là. J’ai fait une recherche de compétences et une formation de DUGOS (diplôme universitaire de gestion des organisations sportives) pendant deux ans. Ensuite, j’ai passé un diplôme de sophrologie et un diplôme de coaching en développement personnel. Le côté mental m’a toujours intéressé. Je me suis dit que cela pouvait me servir ainsi qu’aux autres. C’était plutôt intéressant.

Puis de manière anodine, Patrice Bergues qui s’occupait à l’époque du club de Béthune m’a contacté pour venir en tant qu’éducateur. Pendant 8 mois je me suis éclaté en m’occupant des U11. C’était vraiment intéressant de partager mes compétences et mon expérience avec les enfants sur le terrain.
Finalement, Lens m’a contacté pour savoir si je voulais m’occuper des garçons de l’école de football. J’ai évidemment dit oui. J’ai été éducateur des U12 pendant 1 an avant de devenir adjoint de Philippe Lambert en U17. La saison d’après, toujours avec les U17, je suis passé titulaire avec Jean-Pierre Lauricella et en même temps j’ai passé mon diplôme du DES.

Cette année, j’ai changé de fonction. Je suis coordinateur sportif adjoint rattaché à la formation. »

« J’ai eu l’opportunité d’apprendre beaucoup de choses sur le management ces dernières années. D’abord avec des petits ensuite avec des adolescents et maintenant avec des adultes. J’aborde ce poste à responsabilités avec beaucoup d’enthousiasme. J’ai en charge la coordination sportive de la formation. Cela concerne le recrutement et la politique sportive. Je travaille en étroite collaboration avec le nouveau directeur du centre Eric Assadourian. On s’était déjà croisé à plusieurs reprises mais je ne le connaissais pas personnellement. L’idée est d’avoir une vision commune et je pense qu’avec Eric c'est le cas. Nous sommes complémentaires.

Nous ne sommes pas de trop pour nous répartir les tâches puisque la formation lensoise est devenue un vaste chantier. Il y a beaucoup de paramètres à gérer : les joueurs, les agents, la famille, la vie scolaire, le sportif, la vie au centre, etc…  Je pense que c’est la bonne marche à suivre pour une formation digne de ce nom. 

Je travaille aussi avec Florent Ghisolfi, coordinateur sportif pour l’équipe professionnelle. L’organigramme a été ainsi fait pour que les joueurs de la formation puissent évoluer par la suite avec l’équipe première. Il permet d’avoir un œil sur les pros et la formation.

Avec Florent, ça se passe très bien. C’est une personne qui a des valeurs fortes et des qualités de technicien. Nous avons trouvé nos marques et on a pu définir nos champs d’action. Nous avons beaucoup échangé pour essayer de trouver la bonne solution. C’est un système qui évolue et qui est en mouvement perpétuel. Nous allons encore nous perfectionner au fur et à mesure du temps. 

Je me sens bien dans ce nouveau rôle. Je sors de ma zone de confort. Je ne m’ennuie jamais car j’en apprends tout le temps sur moi et sur le fonctionnement du centre. Il y a des projets à mettre en place en collaboration avec les éducateurs et des réflexions à avoir. C’est passionnant ! »

« On veut intégrer le plus de jeunes possible dans l’effectif professionnel. Si l’on pouvait faire un tiers de jeunes qui évoluent au club ce serait une réelle satisfaction. Nous avons envie de renforcer l’identité du club, d’avoir des joueurs qui aiment le RC Lens et qui ont envie d’évoluer ici. Pour cela, il faut donner la chance aux joueurs des Hauts-de-France. Bien évidemment, nous garderons un oeil sur d'éventuels talents qui se trouveraient hors région afin de renforcer nos effectifs. »

« Signer pro, c’est bien mais il ne faut pas penser que tout est fait. On est en train de réfléchir sur les contrats des jeunes. Quand faut-il les faire signer pro ? Que mettre en place pour la suite ?
Lorsqu’un garçon signe pro c’est qu’il le mérite. C’est une reconnaissance du club. Ce qui nous intéresse véritablement, c’est sa carrière, le nombre de matchs qu’il jouera à Bollaert-Delelis, voire le nombre de trophées qu’il gagnera. »

« Avec Eric Assadourian, on a beaucoup de sensibilités communes sur les projets. On croit beaucoup à l’environnement dans lequel vit les joueurs : le sportif, la scolarité et leur épanouissement personnel. Si l’on veut qu’ils soient épanouis dans le foot, ils doivent l’être personnellement. On a un regard global sur tout cela. On développe des projets pour sortir les garçons du monde du foot et pour qu’ils s’éveillent sur autre chose. C’est notre rôle et notre devoir de les sensibiliser sur des actions et dans des domaines tels que les réseaux sociaux, les gestes de premiers secours, les systèmes bancaires, la cuisine, les arts, d’autres sports... On pense qu’avec une ouverture d’esprit suffisamment large, ils seront plus épanouis et donc meilleurs et donc plus performants… ça se ressentira sur la renommée du centre de formation et du club. »