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Publié le 28/08/2022 à 01h30

Défenseur central de métier pendant près de 15 ans, Vincent Carlier est désormais un entraîneur chevronné. Fraîchement débarqué de Troyes à l’été pour prendre les rênes de la réserve, il attaque, ce dimanche, sa première campagne sous la bannière sang et or. Avec humilité et détermination, le nouveau visage du banc de la N3 détaille sa philosophie de jeu et ses attentes pour cette future saison. Entretien…

Tout d’abord, peux-tu présenter ton parcours de joueur ?

Je suis originaire de la région parisienne. J’ai d’abord été formé au sein de l’Institut National du Football (INF) de Clairefontaine avant d’intégrer le centre de formation de Guingamp. Mais c’est à Angers que j’ai signé mon premier contrat professionnel. J’avais 20 ans. Puis tout s’est enchaîné avec des passages au Portugal, ensuite je suis revenu en France à Louhans-Cuiseaux, un retour à Angers, à Sannois Saint-Gratien, Beauvais, Troyes, Nîmes,… ça fait une quinzaine d’années de carrière ! Je jouais latéral gauche au début puis j’ai basculé en défense centrale.

 

Lors de ta carrière, avais-tu déjà pensé à l’après ? Tu as toujours eu envie de coacher ?

Oui, ça m’a toujours intéressé. C’est pour cela que j’ai passé mon premier diplôme d’entraîneur à 18 ans, avant même de signer pro. Puis derrière j’ai eu mon Brevet d’Entraîneur (BE) de niveau 1 puis le tronc commun du BE2. J’ai aussi obtenu un Diplôme universitaire de gestion des organisations sportives (DUGOS). Et dès la fin de de ma carrière de joueur, on m’a proposé de reprendre les U14 de Nîmes. J’ai saisi l’opportunité et c’est venu confirmer mon envie de transmettre mon expérience et ma façon d’appréhender le football.

Après deux années à Nîmes, Troyes m’a proposé d’intégrer le staff technique du centre de formation. J’ai pris en main les U16 pendant trois ans puis les U19 lors de mes quatre dernières années.

 

« Tout était réuni d’un point de vue sportif pour que j’intègre le Racing »

 

Tu sors d’une saison réussie à la tête des U19 de l’ESTAC (demi-finaliste en Gambardella). Qu’est-ce qui t’a poussé à venir au Racing ?

Mon arrivée ici correspond à une logique d’évolution. Je voulais m’occuper d’une réserve pro. C’est clair que notre parcours (ndlr : avec les U19 de l’ESTAC) a mis un coup de projecteur sur le club et surtout notre façon de jouer. Mais j’avais aussi envie d’un nouveau projet et celui du Racing était particulièrement intéressant. Je me suis beaucoup retrouvé dans les intentions de jeu notamment du staff pro. Sportivement, tout était réuni.

 

Dans quelle mesure l'identité de jeu du Racing colle à ton approche ?

Je suis complètement en phase avec la manière de jouer des pros, même bien avant de venir au club. À Troyes déjà avec les U19, nous étions sur des notions de pressing haut, de possession, donc des principes très proches. C’est un football qui me parle et dont je m’inspire énormément.

C’est ce que je veux mettre en place avec la réserve cette année. J’ai envie que l’on soit entreprenant, offensivement comme défensivement. Que l’on ait la volonté de prendre des initiatives et de ne pas subir. Le but est d’imposer notre façon de jouer à l’adversaire, en récupérant le ballon très haut. Cela passe aussi par l’attaque de la profondeur et la capacité à créer sans cesse du mouvement avec la balle. Le jeu de possession ne doit pas être stérile.

 

Quelles sont tes relations avec le staff pro ? Es-tu souvent en contact avec lui ?

Je suis en liaison quasi quotidiennement avec le staff. J’ai eu la chance d’assister à la reprise et de là nous avons discuté. J’ai pu mieux comprendre le fonctionnement. On parle le même langage sur le terrain et c’est ce qui me plaît aussi dans ce nouveau projet.

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« L’objectif est de donner les armes nécessaires aux garçons pour les emmener au plus haut niveau »

 

Concernant le groupe de la réserve, que t'inspire ce vent de jeunesse ?

Faire progresser les jeunes c’est l’essence même du métier. L’objectif est de leur donner les armes nécessaires pour les emmener au plus haut niveau et notamment au sein de l’équipe première. C’est d’autant plus facile quand il y a déjà un collectif bien huilé. J’observe une belle progression dans ce domaine depuis mon arrivée. Le fait que l’on puisse s’entrainer avec un nombre de joueurs suffisant chaque jour vient bonifier le collectif sans pour autant nuire au développement individuel.

 

Comment trouves-tu l’équipe au niveau de l’état d’esprit depuis la reprise ?

J’ai récupéré un groupe homogène avec de fortes valeurs d’agressivité et de dépassement de soi. On peut encore travailler dessus mais elles étaient déjà inculquées, preuve que le travail a été bien fait avant avec les éducateurs.

 

Cet état d’esprit est aussi porté par le staff qui est composé de personnes qui connaissent bien le club. Comment te sens-tu avec tes nouveaux collègues et est-ce que tu peux décrire ce que chacun apporte ?

J’ai été très bien accueilli. Il y a une très bonne entente, les rôles sont clairement définis et chacun est force de proposition sur l’élaboration des séances d’entraînement. C’est assez interactif entre nous. En tant qu’entraîneur adjoint, Walid Mesloub amène sa connaissance des joueurs et du club. Il est au cœur des séances avec moi. Jonathan Catalano a des missions importantes notamment dans la gestion de la charge de travail et tout ce qui touche à la préparation athlétique en lien avec le staff médical. Thierry Malaspina apporte son expérience auprès des gardiens et il connaît bien le fonctionnement. Enfin, tout l’aspect vidéo est chapoté par Pierre Capitaine.

 

« Il y a une vraie amélioration subjective et objective des contenus depuis la reprise, que cela soit dans les entraînements ou dans les matchs »

 

Vous avez terminé la préparation invaincu le week-end dernier avec la victoire contre Epernay (0-4). Quel bilan en tires-tu ? Comment sens-tu les joueurs physiquement et dans le jeu à l’approche du championnat ?

Tout d’abord, je constate une amélioration subjective et objective des contenus, que cela soit dans les entraînements ou dans les matchs. Ça se voit notamment dans l’animation offensive, dans les sorties de balle et l’attaque placée. Objective car les statistiques viennent le prouver : sur les trois derniers matchs de prépa on tourne à 68-70% de possession de balle. C’est une variable importante. D’autant qu’on parvient à se créer beaucoup d’occasions dangereuses. Nous avons été 40 fois dans les trente derniers mètres.

Ces éléments factuels viennent nous conforter dans ce que l’on veut mettre en place. On a aussi eu la chance d’avoir peu de blessés. Les garçons sont très courageux et s’entraînent bien, je suis satisfait de l’investissement global de chacun.

 

Quel(s) axe(s) de progression et d’évolution vois-tu à court terme ?

Il faut améliorer pas mal de choses mais je dirais l’efficacité dans l’avant-dernier et le dernier geste car on se crée beaucoup de situations et il faut arriver à les concrétiser au maximum. Je rajouterai aussi l’aspect concentration.

 

La reprise du championnat, c’est ce dimanche face à Lille. Est-ce qu’on t’a parlé des derbys ? Parce que, même chez les jeunes, c’est quelque chose…

On ne m’a pas mis de pression particulière concernant les derbys. Je l’aborderais mais je pense que pour un premier match de championnat, la motivation des joueurs sera de toute façon au maximum. Il n’y a pas besoin d’en rajouter. C’est surtout une notion à canaliser car il faut être très concentré et déterminé. Les garçons mettront automatiquement l’agressivité et l’enthousiasme nécessaires.

 

Concernant le reste du championnat, des objectifs ont-ils été fixés ?

Il n’y a pas d’objectif précis pour le moment. C’est trop tôt. Le maintien n’est pas un objectif, ça doit être automatique. L’idée est d’obtenir des résultats positifs avec nos principes et notre manière de jouer. C’est le plus important.

rclens.fr