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Publié le 17/08/2022 à 18h10

Au sortir de leur meilleur exercice sous la dénomination « RC Lens Féminin » (6e du championnat), la D2F a rechaussé les crampons avec plaisir et détermination. L’occasion pour Sarah M’Barek, responsable de la section féminine et entraîneure de la D2F depuis sa création, de porter un regard sur l’évolution de la section, les ambitions pour la future saison et faire une revue d’effectif à l’aube d’une campagne 2022-2023 pleine de promesses.

Rétrospectivement, quel bilan tires-tu de la saison dernière ?

C’est très encourageant. La saison a été marquée par des victoires importantes dans le derby, à Metz ou encore Le Havre à domicile où l’on a montré qu’on était capable d’accrocher les équipes de haut de tableau. Mais produire ces résultats sur la durée, avec un effectif jeune, ce n’est pas évident, malgré une connaissance du championnat D2F. Dans tous les cas, c’est une bonne saison car nous sommes parvenues à faire une grosse série de succès consécutifs qui nous a laissé espérer une montée. La fin a été plus difficile car on a beaucoup tiré sur le groupe pour voir où il était capable d’aller. Ça reste très positif dans l’ensemble.

 

Outre les succès, la saison a été marquée par le dernier match face à Nantes disputé au stade Bollaert-Delelis pour la première fois depuis la création de la section féminine en 2020. Qu’est-ce que cela représente en termes de renommée ?

Cela montre que le Racing s’investit pour sa section féminine. Les filles ressentent cette reconnaissance et ce soutien du club. Elles ont à cœur de tout donner aux entraînements et de faire de bonnes performances en compétition. L’idée est aussi de reproduire ce type d’événement afin de promouvoir le football féminin d’une part mais aussi de faire de Lens un club phare en la matière dans la région. Cela permettra de fidéliser des gens.

 

« Tout se mérite et c’est le discours que je leur tiens (…) La récompense d’aller jouer à Bollaert montre une évolution de l’image de la section »

 

L’année dernière a donc été une étape importante pour la D2F. As-tu senti plus d’engouement autour de l’équipe ?

Oui et les joueuses le ressentent. Ça nous permet d’être plus exigeante. Tout se mérite et c’est le discours que je leur tiens depuis la reprise. Quand on travaille dur, on obtient des résultats. Le club est aussi dans cet état d’esprit et la récompense d’aller jouer à Bollaert montre une évolution de l’image de la section. On nous prend au sérieux. Il y aussi plus d’échanges quotidiens avec le staff de l’équipe première masculine et les éducateurs de la formation sur nos résultats, notre jeu… C’est un vrai plus. Nos conditions d’entraînement ont également évolué avec des accès aux pelouses de la plaine, au dôme de La Gaillette mais aussi à la salle de musculation. Tout s’est rapidement mis en place. Nous sommes réellement mis au même au niveau que les autres équipes. Et ça, ce n’est pas dans tous les clubs.

 

Cette structuration est-elle également visible au niveau du staff ?

Oui le staff s’est agrandi, ça fait partie de l’évolution. On a désormais l’aspect vidéo avec l’arrivée de Bastien Carnis qui nous rejoint en tant qu’analyste. C’est un réel plus. Cela va permettre aux joueuses de progresser plus rapidement. Deux stagiaires la saison passée intègrent totalement le staff. Mae Benne s’occupera de la préparation physique générale et Ophélie Bolzon sera plus spécialisée dans la réathlétisation des blessées.

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La saison prochaine débute le 11 septembre avec la réception du CA Paris. Quel regard portes-tu sur l’effectif actuel qui reste jeune ?

Notre objectif est d’instaurer de la continuité et de poursuivre la structuration de la section féminine. C’est pour cela que nous avons été sobres et précis dans le recrutement. L’idée était de garder les joueuses cadres que ce soit Marie Schepers, Marion Mancion, Namnata Traoré ou encore Pauline Cousin qui sera la capitaine de l’équipe. On voulait de la stabilité. Mais il a aussi fallu palier des départs importants, notamment ceux de Mama Diop et Christy Gavory. Cela coïncide avec la venue de l’attaquante Chanel Tchaptchet et du retour à la compétition de Tess David (ndlr : blessée la totalité de la saison dernière).

Et puis nous avons misé sur des jeunes à fort potentiel. Emma Meunier – 17 ans et ex joueuse des U19 de l’AS Saint-Étienne – apporte un profil offensif que l’on n’avait pas. Nous voulons aussi laisser de la place à celles qui sortent de la formation, notamment trois U18 : Lily Planque, Lucie Thuillier et Inès Burmer. On peut aussi ajouter Agathe Hautcoeur. Dans le couloir gauche, Suzy Morin amène de la polyvalence et beaucoup de générosité. C’est une guerrière qui colle parfaitement avec l’ADN que l’on veut mettre en place.

 

Cet ADN centré sur la détermination et la volonté de ne rien lâcher est-il celui que vous voulez injecter dans cette équipe ?

Oui exactement. Nous accordons beaucoup d’importance à l’état d’esprit. Nous construisons le groupe depuis un peu moins de 3 ans maintenant, en essayant d’incorporer des joueuses qui se greffent à notre identité. L’an passé, les filles ont vu qu’elles étaient capables de battre les cadors du championnat. Donc cette barrière de confiance qui pouvait les freiner auparavant n’existe plus. Le but pour la saison prochaine, c’est d’être capable d’enchaîner encore plus les bons résultats et ne pas perdre de points dans des matchs qui sont à notre portée.

 

« Nous accordons beaucoup d’importance à l’état d’esprit. L’an passé, les filles ont vu qu’elles étaient capables de battre les cadors du championnat. »

 

Justement, comment abordes-tu ce championnat 2022-2023 ?

Les ambitions vont être un peu différentes cette année puisqu’il y a 6 descentes sur 12 équipes. Ça rabat un peu les cartes. Ils restent les cadors qui ont mis de gros moyens durant l’intersaison comme Lille, Nantes ou Metz. Donc le premier objectif reste le maintien. Une fois acquis, on aura certainement des ressources pour viser plus haut. Dans tous les cas, il va falloir démarrer fort et ne pas perdre de points en route. Nous avons un calendrier de préparation bien agencé, qui nous permet d’avoir du temps et d’être prête dès le début de la compétition. Les gros matchs sont bien espacés mais il faut rester sérieuse et vigilante.

 

Les matchs de préparation ont déjà démarré. Comment trouves-tu l’équipe moins d’un mois après la reprise ?

Là on entre dans le vif du sujet ! Nous avons déjà eu deux rencontres de mise en train qui ont principalement servi à faire une revue d’effectif et à ce que les filles reprennent des repères ensemble. La mise en route a été un peu compliquée parce qu’il y avait beaucoup de fatigue mais on a tout de suite pu mettre au point certaines choses sur les attentes et les exigences que l’on a.

Mais dès vendredi face au Havre (ndlr : à Dieppe), nous allons réduire le groupe afin de marquer le pas. Après, nous affronterons Mautauban puis nous finirons au Paris FC une semaine avant le début du championnat pour une grosse confrontation qui va nous mettre rapidement dans le bain.

rclens.fr