Le retour de l’épidémie est marqué par celui des jauges dans les stades. Quel regard portez-vous sur ces mesures ?
« Nous sommes confrontés à un problème de santé publique. Le fait de prendre des mesures répond à des impératifs sanitaires. Sur ce plan-là, il faut être lucide et solliciter la responsabilité de chacun qui doit agir pour endiguer ou limiter la propagation de ce nouveau variant. En tant qu’organisateurs de manifestations sportives, nous avons la totale conscience de cette responsabilité. Néanmoins, le fait d’appliquer une jauge unique basée sur une valeur absolue et applicable pour tout type d’équipement et de territoire apparait comme un contresens absolu. La proportionnalité adaptable à chaque enceinte et à chaque territoire, telle qu’elle est défendue par certains députés, Sacha Houlié en tête, est une mesure tellement teintée de lucidité… D’autre part, concernant la billetterie, il y a un autre point qui me semble particulièrement défaillant voire inéquitable, c’est le calcul des aides d’état. La formule arithmétique repose sur les affluences réalisées en 2019-20, soit il y a deux saisons. De ce fait, elles sont calibrées pour nous sur des années Ligue 2, quand d’anciens pensionnaires de Ligue 1, eux, bénéficient de montants en parfait décalage avec les recettes billetterie qu’ils seraient en capacité de générer actuellement. On ne valorise pas la croissance et il n’y a pas actuellement de mécanisme de rééquilibrage de ces anomalies dans notre secteur. Je terminerais ce volet avec un dernier exemple qui concerne le règlement des matchs de Coupe de France. Avec une jauge à 5 000 spectateurs, comme en 16ème et très probablement en 1/8ème, nous parvenons à un résultat déficitaire. Or, la mécanique de partage des recettes avec le club visiteur nous oblige à reverser une partie de la recette brute à nos adversaires, ce qui vient automatiquement creuser encore plus notre déficit... Dans une période aussi mouvante, la faible volonté collective à réformer, à proposer des amendements simples qui apporteraient de l’équité aux règlements me sidère parfois. »
Sur le plan sportif, le club s’est renforcé avec l’arrivée de Patrick Berg. Un mot sur cette signature et la deuxième partie de saison qui s’ouvre…
« Le recrutement de Patrick vient en réponse à un besoin sportif à ce poste-là. Et le joueur avait fait l’objet d’un suivi régulier par notre direction sportive et notre cellule de recrutement, qui ont démontré à bien des reprises leur précision dans le choix de nos recrues. J’espère donc que Patrick montrera, comme ses prédécesseurs, l’étendue de ses qualités en Sang et Or. Concernant cette arrivée, elle confirme un renouveau de l’attractivité du club, qui aujourd’hui parvient à séduire de plus en plus de joueurs internationaux. C’est un signe supplémentaire de la progression du Racing. Concernant la deuxième partie de saison, bien évidemment que nous l’abordons avec ambition mais ce n’est pas dans nos habitudes d’évoquer une place en particulier, encore plus en étant outsider dans un championnat resserré et très compétitif. Ce que l’on souhaite c’est de la régularité et de la continuité dans l’investissement au quotidien de chacun, à travers cette identité de jeu qui ravit aujourd’hui toute la communauté lensoise et au-delà. Si ces facteurs sont réunis et sont priorisés, le reste suivra. J’ai en tout cas toute confiance en cette équipe et ce staff. C’était le cas en novembre et décembre quand nous étions dans le dur, ça l’est et le restera pour les mois à venir. »
Et au niveau du club, quels projets structurants arrivent ?
« Il y en a toujours beaucoup au Racing… Mais cette année marquera les 20 ans de La Gaillette et les 30 ans de notre dernier titre en Gambardella. J’espère que les conditions sanitaires permettront de réunir nos joueurs « made in Gaillette » pour marquer le coup. C’est certain que quand Gaël Kakuta et David Pereira Da Costa croisent des joueurs comme Benjamin Bourigeaud ce week-end, on rêve de pouvoir réunir tous les joueurs formés qui ont porté haut le maillot sang et or. Cette année sera aussi celle de la première saison sportive complète de notre nouvelle section féminine, qui met en place son projet progressivement avec l’ambition d’accéder à l’élite au plus vite. Enfin, l’actionnariat populaire reste un projet indissociable de la vision que l’on a pour le Racing. Après le lancement de la fondation « Racing Cœur de Lens », nous devons renforcer cet ancrage si singulier au RC Lens par une avancée dans ce dossier stratégique. »