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Pour ce nouveau chapitre d’Entre Les Lignes, direction l’Espagne et le soleil ! L’attaquant lensois Cristian Lopez nous fait voyager dans son univers chaleureux et bienveillant…

Récit

Après Ruben puis Juan Carlos, c’est au tour de Cristian de faire son arrivée chez les Lopez le 27 avril 1989. Né à Elche, le benjamin de la famille a grandi à Crevillente, une petite commune au sud de Valence, avec ses parents et ses frères plus grands que lui de 18 et 14 ans.

Photo de droite : Cristian, debout au milieu

Cristian vient d’une famille modeste. Son père travaillait dans une usine de fabrique de tapis, typique de la province d’Alicante, et sa mère s’occupait de la maison. Ses frères ont fait pas mal de petits boulots. En Espagne, c’est compliqué de trouver un travail. Il faut se débrouiller. Même s’ils n’avaient pas beaucoup d’argent, leurs parents se sont toujours bien occupés de leurs trois enfants : « On n’a jamais manqué de rien, surtout moi qui, dernier de la famille, était chouchouté. » Cette famille simple et travailleuse véhicule les valeurs de la vie, du partage, de la solidarité. On comprend pourquoi ils sont très proches. « Ma famille, c’est tout pour moi. J’ai tous les jours au téléphone mes parents et mes frères. Je tiens vraiment à leur dire que je les aime ! Même si je leur dis déjà tous les jours. Ils font partie intégrante de ma vie. Je suis heureux d’accomplir mon rêve mais aussi indirectement le leur car ils veulent que je réussisse. » Avant chaque match, il a forcément une pensée pour sa famille qui n’est jamais loin de lui… jusqu’à ses protège-tibias ! Une façon bien à lui de les remercier.

La proximité était aussi présente dans le petit village de Crevillente. C’est typique de l’Espagne. Tout le monde se connaît et Cristian y a rencontré ses amis d’enfance. Véritable soutien pour le joueur, ils ont toujours été à ses côtés depuis son plus jeune âge. Dès qu’ils le peuvent, ils viennent le voir jouer. « Certains jouent dans le club de Crevillente ou en club pro. Ils sont très contents que j’évolue en France car ils trouvent que c’est un bon championnat et que Lens est un grand club. »

Le football était ancré en lui depuis son plus jeune âge. Sans raison particulière, il y pensait tout le temps. « C’est devenu un rêve pour moi de devenir joueur pro, comme beaucoup de petits garçons ! » Pour lui, le ballon rond était sa priorité mais avec des parents qui se sont saignés au travail, il savait aussi que pour mettre toutes les chances de son côté, il devait bosser à l’école. C’était un bon élève, studieux. Une fois au centre de formation d'Alicante, Cristian a dû faire un choix : « Les cours se passaient en même temps que les entraînements avec l’équipe première. Entre l’école et football, c’était évident ! »

A 20 ans, Cristian a rejoint la Castilla [Ndlr, centre de formation du Real Madrid]. C’était la première fois que ce grand sensible était loin de sa famille. « Mes parents et mes frères me manquaient énormément ! » A tel point que durant la première année, c’était un déchirement pour lui de quitter ses proches quand il leur rendait visite. Des larmes, il en a beaucoup versées ! Après quelques temps et la maturité aidant, Cristian s’est habitué et a pris beaucoup de plaisir à évoluer sur un terrain. « J’ai eu la chance de pouvoir jouer avec de grands joueurs qui sont au top niveau. Je pense à Alvaro Morata ou Joselu que j’ai croisés en formation au Real. On a pris des chemins différents, plus ou moins faciles. Je suis passé par plusieurs pays et, aujourd’hui, je commence à récolter le travail que j’ai fait. J’ai la chance de pouvoir jouer au foot, et je suis content d’être arrivé là où je suis. J’en suis fier. »

En plus de l’Espagne, Cristian a connu l’Angleterre, la Roumanie et… la France ! « Promis je dis la vérité sur ma préférence ! » plaisante-t-il « Je porte un attachement tout particulier à la France et signer au RC Lens y a grandement contribué. » Lorsque l’attaquant a appris que le club s’intéressait à lui, il s’est empressé d’aller fouiner sur Internet : « J’étais à la maison quand j’ai appris la nouvelle. J’ai regardé des vidéos sur internet et j’ai trouvé ça “Incredible !“. Je me suis dit qu’est-ce que c’est ?! Madre Mia ! » Après son arrivée, ce qu’il avait ressenti de l’autre côté de son écran d’ordinateur s’est confirmé. Pour son premier match, Cristian était sur le banc. Il avoue, se rappelant de la scène « Je n’ai pas réussi à me concentrer sur la rencontre. J’étais hypnotisé par la folle ambiance qui se dégageait des tribunes ! C’était hallucinant ! »

Cristian entouré de sa famille et de ses amis

Quelques mois plus tard, rien n’a changé. Cristian est toujours impressionné par le public lensois et est fier de faire partager cette incroyable aventure avec ses parents. « 30 000 supporters sont là, tout autour de moi, à scander mon nom. Forcément ça me donne des frissons et ça fait chaud au cœur tant de personnes qui me montrent tant d’affection. Et là, je pense à mes parents qui m’ont toujours soutenu, qui ont fait des sacrifices incroyables pour m’aider et qui sont au même moment dans les tribunes de Bollaert-Delelis. J’imagine leur fierté d’entendre le nom de la famille repris par ce public. » C’est les larmes aux yeux et la main sur le cœur que Cristian ajoute « Ce n’est pas de l’orgueil, mais de la fierté et du bonheur. »

Cristian mesure chaque jour la chance qu’il a d’évoluer à Lens : « Je reçois plein de messages, de photos et de dessins de la part des supporters. J’essaye d’être proche d’eux et j’aimerais répondre à tout le monde mais ce n’est pas évident. Tous les messages m’attendrissent. Quand on m’envoie des vidéos d’enfants qui font mon geste de célébration, c’est trop touchant ! » Son fan numéro 1 tient, quant à lui, un cahier retraçant son parcours. « Mon papa tient des carnets depuis que je joue. Il récupère les photos, les articles… tout ! »

On se rend vite compte en échangeant avec l’Espagnol que c’est une personne au grand cœur qui aime les gens. Un trait caractéristique de son pays natal ? Pas vraiment explique Cristian : « Tout le monde n’est pas chaleureux en Espagne. Je suis une personne comme ça, c’est mon caractère. Je ne me force pas, c’est naturel. Je suis l’ami de mes amis. Au club, je suis souriant, agréable, gentil, proches des gens. Ils ont tous et tout mis en œuvre pour bien m’intégrer et pour que je me sente bien tous les jours. Je fais partie du club, ils font partie de ma famille. »

Cristian : « Dans ma cuisine, j’ai des photos et des dessins envoyés par des supporters.
Quand je serai papa, j’aimerais les montrer à mes enfants. »

Deux personnes chères à son cœur accompagnent aussi Cristian dans sa vie d’homme et de footballeur : « Manon est une personne vraiment très importante dans ma vie ! Elle avec moi dans les bons comme dans les mauvais moments. Quand on est footballeur, tout n’est pas rose. Parfois j’arrive de mauvaise humeur, fatigué, mais Manon est toujours là pour me soutenir. Je tiens énormément à elle ! » Quant à son amitié avec Karim, elle était évidente dès le début pour les deux amis. Ils ont résidé ensemble à La Gaillette à leur arrivée au club, avant d’être colocataires pendant un mois à Arras. « Le feeling est tout de suite passé. Depuis on ne s’est plus lâché. Je le considère comme mon petit frère. Je l’aime beaucoup ! »

Cristian passe beaucoup de temps avec sa famille, son amoureuse et ses amis. Il aime aussi en passer au cinéma. « J’adore ça ! J’y vais parfois à Arras. Je m’installe dans mon siège, je vois les images défiler et… je ne comprends rien du tout ! » dit-il en rigolant. « C’est difficile de suivre tout un film en français ! » Du coup, il se replie sur la musique et les jeux vidéo : « J’aime écouter la Batchata mais je m’intéresse aussi à d’autres musiques. J’ai mon DJ attitré Kevin Fortuné ! Sinon, je joue beaucoup à la Playstation. Je peux me connecter en ligne avec mes amis en Espagne. J’ai même installé un matelas et des gros coussins devant la télé du salon. C’est important d’être bien installé ! » dit-il d’un air amusé.

Chez Cristian, c'est un vrai musée !

Leïla Talbi - Traduction espagnole : Marie-Alix Chombart - rclens.fr