Le sourire du jeune homme frappe tout de suite. Lorsque Salis Abdul Samed pose ses valises à La Gaillette en juillet 2022, tout porte à croire que ce bon vivant de 21 ans va apporter une joie de vivre particulière au groupe. Un brin de folie qui va infuser positivement sur ses coéquipiers.
Publié le 08/06/2023 à 16h00
L’entrejeu lensois garde du punch ! Auteur d’une saison brillante dans laquelle il a su s’adapter avec détermination au jeu artésien, l’endurant numéro 26 à la personnalité excentrique prolonge son contrat signé l’été dernier d’une année supplémentaire sous les couleurs sang et or.
Mais sur le terrain, c’est le sérieux qui prime et l’international ghanéen sait utiliser cette énergie débordante pour performer. Lui qui cherche à passer un cap dans l’élite après une saison 2021-22 plus que réussie à ce niveau du côté de Clermont. Dès ses premiers matchs, le gamin d’Accra s’adapte avec aisance et s’apprête à prendre une nouvelle dimension sous la tunique artésienne.
Les rencontres de préparation ont donné de bonnes indications à Franck Haise qui associe tout de suite le profil longiligne et récupérateur de Salis Abdul Samed à la puissance de Seko Fofana. Le duo offre rapidement des garanties. Alors que le capitaine lensois apporte du danger offensivement avec ses nombreuses projections, le numéro 26 déploie une activité énorme pour compenser sur le plan défensif. Il pèse dans les duels et est le deuxième Sang et Or qui intercepte le plus de ballons (1,09 en moyenne). Sans tronquer leur style de jeu respectif, les deux milieux ont su allier leurs qualités pour solidifier l’entrejeu.
De son côté, le néo-artésien ne compte pas ses efforts et avale les kilomètres. Cette endurance impressionnante lui a valu de trôner à la première place des joueurs parcourant la plus grande distance par match en championnat (12 kms en moyenne). Avec cette volonté de ne jamais lâcher, il incarne le don de soi à merveille, de quoi ravir les supporters du Racing.
Salis va d’ailleurs gratifier Bollaert d’une superbe réalisation – sa première – dès son cinquième match lors d’une démonstration face à Lorient (5-2). Sa célébration, la bouche béante laissant échapper un cri de joie et de rage, libère une énergie qui caractérise bien la personnalité du joueur.
Le Ghanéen figure dans le onze de départ lors de ses 17 premières apparitions et dispute l’intégralité des rencontres. Si son activité incessante rend de fiers services à l’équipe, elle peut parfois lui faire commettre des fautes. Il figure d’ailleurs parmi les trois joueurs de Ligue 1 qui en font le plus par match.
Malgré tout, Salis montre déjà beaucoup d’efficacité dans ses prises de décision balle au pied. Sur ses 60 passes réalisées par match, plus de 92% d’entre elles atteignent un coéquipier (dans le top 10 de Ligue 1 Uber Eats). En seconde partie de saison, il délivre la première passe décisive de sa carrière dans l’élite pour son comparse Seko Fofana face à Angers. Dans un collectif qui tourne à merveille, il s’en donne à cœur à joie avec 29 matchs disputés – tous en tant que titulaire – avant de connaître un (petit) coup d’arrêt avec le carton rouge reçu face au Paris SG.
Cet excès d’engagement n’a pas manqué de rappeler la marge de progression du jeune homme de 22 ans. Franck Haise l’a rappelé de manière très lucide : « C’est seulement sa deuxième saison en professionnel. Quand il en sera à sa 5 ou 6e, il aura davantage de maturité et une meilleure lecture des situations. Vous verrez un meilleur Salis. »
Le coach compte beaucoup sur son milieu récupérateur. À seulement 22 ans, il représente l’une des pièces importantes de l’avenir du Racing. Alors que l’exercice 2022-23 s’achève en apothéose avec une deuxième place au classement, Salis Abdul Samed (37 matchs toutes compétitions confondues) va continuer d’enchaîner les courses sur les pelouses les plus prestigieuses d’Europe en participant à la Ligue des Champions.
Encore une étape cruciale dans une ascension que dirigeants et supporters espèrent fulgurante.
Arnaud Pouille - directeur général : « Nous débutons ce mercato estival par la prolongation d'un joueur clé du collectif, dans la performance comme dans l'état d'esprit, Salis Abdul Samed. Plus que son éclosion au très haut niveau, plus que son Mondial probant avec le Ghana, plus que sa régularité, il est l'incarnation de la joie de ce groupe dont il est l'un des leaders dans l'engagement et dans le caractère festif. Prolonger Salis tombait sous le sens. C'est un symbole qui illustre notre approche que de faire de la première annonce celle d'une forme de continuité. Bravo Salis et hâte de te voir te frotter aux joutes continentales ! »