Troyes pointe à la 11^e place (2 victoires, 1 nul et 3 défaites) du classement avant cette 7^e journée. Cette campagne 2022-2023 avait pourtant mal débuté pour les hommes de Bruno Irles, défaits successivement face à Montpellier, Toulouse et Lyon. Mais lors de la semaine à trois matchs, l’ESTAC a haussé le ton collectivement. Résultats : deux victoires, dont une probante sur la pelouse de Monaco (2-4), et un nul récemment obtenu contre le Stade Rennais FC (1-1). À 10 contre 11 pendant plus d’une heure face aux Bretons, les Troyens ont fait preuve de solidarité pour décrocher ce point.

Une semaine qui change la donne pour les Bourguignons et qui ressemble sensiblement à la dynamique des Sang et Or, également invaincus lors de cette série de trois matchs consécutifs. Deux équipes en confiance donc qui devraient offrir un beau spectacle à Bollaert.

43,2. L’ESTAC remporte en moyenne 43,2 duels au sol par rencontre, soit le meilleur total du championnat. Au-delà du jeu, l’entraîneur Bruno Irles prône la notion de combattivité comme un principe de base de son système.

À Troyes, le dispositif en 5-4-1 est bien en place depuis l’an dernier. L’un des points forts de cette formation réside dans sa capacité à imposer un bloc compact qui réduit les espaces au maximum.

Dans cette optique, le rôle d’un Erik Palmer-Brown – omniprésent et souvent bien placé au cœur de la défense – est primordial. La perte de Yoann Salmier, suspendu pour cette rencontre, est un coup dur mais le champion du monde 2018 Adil Rami pourrait le suppléer. À leurs côtés, l’impact de Jackson Porozo, l’une des recrues du mercato, offre de la densité à cette charnière centrale.

Cette arrière-garde repose aussi sur les performances de Gauthier Gallon. Le portier a été précieux sur sa ligne face à Rennes, signant 6 parades dont une dans les ultimes instants de la rencontre. Il a d’ailleurs été nommé dans le onze type du quotidien l’Equipe à l’issue de cette 6^e journée.

Dangereuse sur les phases de transition, l’équipe bourguignonne compte sur ses deux latéraux, Yasser Larouci et l’ancien parisien Thierno Baldé, pour amorcer les contres en passant par l’entrejeu. Comme la saison dernière, un duo indéboulonnable se dessine dans ce secteur. Rominigue Kouamé brille dans un rôle de ratisseur mais il est aussi capable de se projeter ou de casser les lignes grâce à sa bonne qualité de passe. L’international malien évolue aux côtés de Florian Tardieu (co-meilleur buteur de l’équipe avec 3 réalisations sur penalty). Si le club connaît le meilleur début de saison offensif de son histoire en Ligue 1 Uber Eats avec 11 buts inscrits en 6 matchs, c’est aussi grâce à son capitaine.

Un autre homme est aussi indispensable offensivement : l’avant-centre Mama Baldé a marqué autant de buts (3) que lors de ses 30 apparitions en 2021-2022. Sur les ailes, plusieurs profils peuvent s’insérer dans le onze de départ. Iké Ugbo, définitivement signé cet été et devenu un rouage important, semble tenir la corde sur le côté gauche. Utilisé en sortie de banc ces derniers temps, Xavier Chavalerin est aussi apte à débuter. Sur le flanc droit, Rony Lopes est pressenti au regard de ses performances récentes (voir rubrique suivante). Mais il n’est pas exclu de voir Renaud Ripart, un des cadres de cet effectif, ou le tout jeune Wilson Odobert (17 ans).

Auteur de 2 passes décisives en 3 matchs, Rony Lopes s’impose progressivement comme un élément clé. Arrivé en prêt à la fin août en provenance de Séville, l’international portugais connaît bien la Ligue 1 pour avoir porté successivement les couleurs de Lille, Monaco (21 buts et 14 passes décisives) et Nice. Dans le 5-4-1 troyen, le milieu offensif semble avoir trouvé sa place. Titularisé sur l’aile droite contre Rennes, il se met dans un rôle de dynamiteur, plus dans la percussion et la transmission de bons centres. Mais l’ancien de l’Olympiakos excelle surtout dans la gestion du tempo et dans sa capacité à trouver les partenaires démarqués.

En confiance, tout comme son équipe, le gaucher sera assurément un élément à surveiller par les Lensois.