Partagez cet article

Publié le 02/10/2019 à 17h30

Découvrez notre rubrique « Point Par Point » qui retrace la vie de nos joueurs. C'est au tour de Manuel Perez de se prêter au jeu !

Point Par Point
.L’enfance.

« Je suis né le 11 mai 1991 à Saint-Martin-d'Hères, une petite ville limitrophe de Grenoble et j’ai grandi pas très loin, à Fontaine. J’y ai passé 15 ans. Ensuite mes parents ont acheté une maison à Notre-Dame-de-Commiers dans les hauteurs. C’était un peu plus tranquille.
J’ai aimé grandir à Fontaine et faire ma scolarité à Grenoble. Je préfère la ville à la campagne, même si je ne regrette pas notre déménagement à Notre-Dame-de-Commiers. Je garde de bons souvenirs de cette région. J’ai pu m’y faire un bon groupe d’amis que je connais depuis 15 ans. Ils font toujours partie de ma vie.

J’ai vécu jusqu’à mes 22 ans avec mes parents et ma grande sœur Emilie. On n’a manqué de rien, on était très heureux. Mon père, aujourd’hui retraité, était imprimeur dans une filiale du Crédit Agricole. Ma mère a fait pas mal de boulots. Actuellement, elle s’occupe d’enfants en difficulté.
Avec Emilie, deux ans plus âgée que moi, on s’est toujours bien entendu. Quand on était plus jeune, on jouait souvent ensemble. On est très fusionnel. Elle a une petite fille, Lylou, dont je suis le parrain. Je suis très fier de l’avoir comme filleule ! Elle est très importante pour moi. Je n’ai pas d’enfant et je la considère un peu comme ma fille. Je suis aux anges même si parfois ce n’est pas facile car je suis loin d’elle et que je ne la vois pas grandir au quotidien. On s’appelle tous les jours, on fait des appels vidéo. »

.La.Famille.

« Je suis très fusionnel avec ma famille. Jouer sous les couleurs du Grenoble Foot 38 jusqu’à mes 22 ans, ça m’a permis de profiter de mes proches et de grandir à leurs côtés. J’ai ensuite dû les « quitter » pour jouer 4 saisons à Brest. Après ma dernière saison compliquée chez les Bretons, signer à Clermont et donc me rapprocher de chez moi m’a fait du bien. J’ai pu me ressourcer auprès de ma famille, la voir plus souvent ainsi que mes amis. J’avais besoin de ça. Mais une carrière de foot, c’est fait de sacrifices. Quand on a de l’ambition, il faut savoir quitter le cocon familial. »

.son.Oncle.

« J’étais très proche de mon oncle paternel et son décès a été un moment compliqué et douloureux pour moi. Il était comme mon second papa. Tous les week-ends, on était ensemble, avec sa femme et leurs enfants.
Alors que j’avais 13 ans, je suis parti faire le tournoi des régions à Clairefontaine avec la sélection Rhône-Alpes. A cette époque, mon oncle était très malade. C’était la fin mais il a dit à mon père qu’il fallait me laisser profiter de ma semaine car j’étais en train de réaliser mon rêve. Après un formidable séjour, je suis rentré chez moi et j’ai appris la nouvelle. C’était brutal. J’en ai un peu voulu à mes parents car mon oncle était vraiment important pour moi. Mais c’est la vie. Il fallait avancer. J’ai beaucoup de bons souvenirs quand je pense à lui. Quand j’entre sur un terrain, j’ai une pensée particulière pour mon oncle. »

.Le.Football.

« La première fois que j’ai touché un ballon, je devais avoir trois ans. Mais j’ai eu du mal à me lancer au début… Mon père m’avait emmené dans un petit club à côté de chez moi qui s’appelait l’AC Seyssinet. Mon oncle et mon cousin étaient mes coachs. Je ne sais même plus pourquoi mais je n’ai pas voulu sortir de la voiture [Ndlr, rires]. Mon père m’a raconté que j’étais très énervé et que je pleurais... On a retenté à plusieurs reprises et au bout de la troisième fois j’ai enfin daigné y aller !

La saison suivante, je suis allé au FC Seyssins, juste à côté. C’est mon père qui entraînait. Au début, jeune et insouciant, je jouais pour m’amuser. Mais plus je grandissais, plus il était exigeant avec moi. Je lui dois vraiment beaucoup aujourd’hui. C’est un petit peu grâce à moi que je suis ici mais aussi beaucoup grâce à lui que j’ai pu faire de ma passion mon métier.

Avec le FC Seyssins, on jouait souvent contre Grenoble. Joseph Saragaglia, le coach grenoblois est allé voir mon père pour que j’intègre le GF 38. La deuxième saison là-bas, il lui a demandé s’il voulait l’aider à entraîner l’équipe. Ce n’est pas facile d’être coaché par son père. Il ne m’a vraiment pas fait de cadeaux. Il était toujours très exigeant avec moi. A l’époque, on se disputait sur des choses purement footballistiques. Encore aujourd’hui, on parle foot et on n’est pas toujours d’accord.

Le Grenoble Foot 38, c’était le club phare de la région. Même jeune, c’était une forme d’ambition de vouloir y jouer. J’étais content car on avait une belle équipe. A cet âge, c’était comme jouer entre potes, on s’éclatait, on partait en famille aux tournois. Je me souviens d’un tournoi où l’on avait passé 4-5 jours dans un camping, à faire des barbecues, à jouer des matchs. On était les plus heureux du monde !

J’ai vraiment commencé à songer à devenir joueur professionnel quand j’ai signé mon premier contrat aspirant à 14-15 ans. J’étais sur les bons rails, j’étais entouré par ma famille, Grenoble était un club cohérent, donc pourquoi pas ! Comme tout joueur, j’ai connu des hauts et des bas pendant ma formation. Mais quand on a des rêves, il ne faut rien lâcher !

Après l’obtention de mon BAC ES, j’avais commencé une licence STAPS pour devenir kinésithérapeute. Mais cette année-là, j’ai intégré le groupe professionnel. Je me suis donné un an pour percer dans le foot. J’ai eu raison de me laisser cette chance.

A 22 ans, j’ai quitté ma belle région pour aller à Brest. J’avais besoin de partir seul pour me construire en tant qu’homme. Je m’en suis plutôt bien sorti et mes parents n’y sont pas pour rien. Les valeurs qu’ils m’ont inculquées m’ont bien aidé. »


Manuel aux côtés de ses parents et sa soeur

.Des.personnes marquantes.

« Mon premier entraîneur à Grenoble, Joseph Saragaglia, qui n’est plus parmi nous aujourd’hui, je connais toute sa famille. On était très proche.

Olivier Saragaglia, mon formateur, qui est aujourd’hui l’entraîneur adjoint de Châteauroux. Il m’a entraîné pendant 7-8 ans.

Pascal Gastien, l’entraîneur de Clermont. On a des visions totalement similaires du football. Avec Pascal, on s’est tout de suite bien entendu. Alors que les matchs terminaient à 22h, on restait parfois au stade pour discuter de la rencontre jusqu’à minuit. Tout simplement parce que l’on aime le football et l’analyser. Au-delà de cela, humainement, c’est une très bonne personne, drôle. Je peux discuter de tout avec lui. »

.L'Homme.

« Nos parents nous ont transmis de vraies valeurs : de famille, de partage, d’entraide et d’humilité. Ils nous ont transmis la valeur des choses, du respect, des gens, de tout. Ils nous ont très bien éduqué et je les remercie. Si on en est là aujourd’hui, ma sœur et moi, avec des projets plein la tête, mais aussi avec un certain recul, c’est vraiment grâce à eux.

J’aime être avec les gens, je suis très sociable. Je pense que l’on peut apprendre de tout le monde. Que ce soit dans la vie ou dans le travail, sans relation humaine, pour moi ce n’est pas constructif. 

Je suis exigeant. Je suis quelqu’un d’assez calme. Je suis entier, généreux et je n’aime pas les injustices et l’hypocrisie. Je préfère dire les choses qu’elles plaisent ou non mais au moins, on ne peut pas me reprocher quoi que ce soit.
L’exigence m’a déjà porté défaut dans le foot. Parfois je râle et je suis chiant, ce n’est pas un comportement adéquat. Mais, c’est moi. Je pense qu’il faut être exigeant dans la vie que ce soit dans le monde professionnel ou avec ses proches. Je suis prêt à tout donner pour le foot, ma famille et mes amis. J’espère qu’eux aussi en feront autant. »


Avec sa filleule Lylou

.Les.Passions.

« A l’âge de 16 ans, je suis allé au Japon et je pense que j’y retournerai. J’ai été fasciné par le côté technologique du pays. Les Japonais sont vraiment en avance. C’est un autre monde ! C’est impressionnant.
Je suis quelqu’un de curieux. Au-delà de m’intéresser aux gens, j’aime découvrir des autres cultures et endroits. Je pourrais carrément partir en sac à dos !

Je suis en train de me découvrir une passion pour le golf. Je n’habite pas loin du golf d’Arras et j’y vais parfois taper quelques balles avec Jean-Louis Leca et Yannick Cahuzac. Ça me détend.

J’aime me cultiver que ce soit à travers le cinéma, les livres ou les séries télévisées.
En ce moment, je lis le « Repenti » de Claude Chossat. Jean-Louis Leca me l’a prêté. Ça parle du milieu corse.

Rayon sport, je conseille la biographie de Rafael Nadal. Quand on le voit jouer, il est incroyable mais on ne peut pas s’imaginer qui il est, tout le travail accompli et à quel point mentalement et psychologiquement c’est un monstre ! Je n’aurais jamais pu faire un sport individuel car il me manquerait cette notion de partage. Même quand je ne suis pas sur le terrain, rien que le fait d’être dans le vestiaire, à rigoler avec les gars, c’est important pour moi. »

.l'avenir.

« Je pense que l’on ne peut pas se satisfaire d’un seul travail toute sa vie. Il faut avoir des idées et des projets plein la tête. Si ça marche tant mieux. J’aimerais bien avoir un business avec des amis. Que ce soit un restaurant, un bar, un magasin. Je dois mettre un peu d’ordre dans mes idées mais je me suis toujours dit qu’après ma carrière, je prendrai une valise et je partirai 3-4 mois aux Etats-Unis. Ils sont en avance sur nous et je ne serai pas en manque d’inspirations pour ensuite rapatrier une idée en France et la développer. »

Par Leïla Talbi - rclens.fr