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Découvrez notre nouvelle rubrique « Point Par Point » qui retrace la vie de nos joueurs. Ce mois-ci, c’est Guillaume Gillet qui s’est prêté au jeu !

.Son.Enfance.

« Je suis né à Liège mais j’ai grandi à 15 kilomètres de là dans la petite ville de Visé, presque à la frontière des Pays-Bas.

Ma maman y tient une boutique d’alimentation générale. Mon papa était poseur de revêtement de sol pour de grandes entreprises. Maintenant à la retraite, il s’occupe de rénovation de maisons anciennes avec des matériaux d’origine. C’est un amoureux des vieilles maisons, c’est son passe-temps favori.

J’ai un petit frère, Pierre, qui a 32 ans, soit 2 ans de moins que moi. Il a eu son diplôme de professeur d’éducation physique, comme moi d’ailleurs, puisque l’on a fait les mêmes études supérieures. Là il travaille dans une école, du côté de Liège. Evidemment, comme entre chaque frères et sœurs, il y a eu des petites chamailleries. J’étais mauvais perdant donc quand il était plus fort que moi dans certains domaines, ça m’énervait et ce n’était pas simple à vivre pour lui. Mais on s’est toujours très bien entendu. On est resté très proches, très complices.

Avec ma famille, on habitait dans un quartier de logements sociaux. On avait la chance d’avoir un grand terrain juste derrière la maison. Ma vie se résumait alors à aller à l’école, rentrer, manger des produits du magasin de ma maman et jouer au football avec mes copains. Après ça, j’allais à l’entraînement. J’en avais presque tous les jours. C’était mon quotidien et j’aimais ça. »

.Le.Foot.

« Je m’y suis penché sérieusement assez tôt. Dès 7 ans, j’ai été repéré par le grand club de la région de Liège, le Football Club Liégeois. J’ai commencé à faire les déplacements de chez moi au club, à raison de quatre fois par semaine. Mes parents travaillaient donc c’était compliqué pour m’y rendre mais j’avais la chance d’avoir des équipiers qui pouvaient m’y emmener grâce à leurs parents. Les miens venaient me chercher le soir.

Je suis resté dans ce club jusqu’à ce que j’atteigne l’équipe première qui évoluait en 3e division belge. J’avais 18 ans. C’est un club qui restera à part pour moi car j’y ai passé énormément de temps sur les terrains. J’ai toujours promis que je finirai ma carrière dans ce club. Donc on se rapproche tout doucement d’un retour…

J’aimais aussi beaucoup le tennis que j’ai pratiqué étant jeune. Mais le football prenait trop de temps, il a fallu faire un choix. J’ai tout de suite senti qu’il était préférable que je me dirige vers le foot plutôt que le tennis ! Je ne regrette pas. Je me rappelle des tournois à l’étranger, notamment quand on allait dormir chez l’habitant. Ce sont toujours de supers moments. Parfois, cette époque me manque.

A 21 ans, j’ai quitté la maison familiale pour m’installer à Gand pour jouer professionnel. »

.Souvenirs.Souvenirs.

« J’ai eu l’occasion de croiser énormément de monde durant ma carrière. Mais si je dois en citer une en particulier, je peux dire que j’ai aimé travailler avec l’entraîneur portugais Sergio Conceiçao. Il nous a sauvés à Nantes alors que l’on était relégables à son arrivée. On a terminé 7e à quelques encablures d’une place européenne. J’ai adoré l’homme et l’entraîneur. »

.Baroudeur.

« J’ai évolué en Belgique, en France et en Grèce. Le championnat français est celui avec le meilleur niveau dans lequel j’ai eu l’occasion de jouer. C’est aussi celui dans lequel j’ai le plus appris.

J’ai adoré mon passage en Corse et je suis tombé amoureux de la ville de Bastia et de toute l’île mais aussi de ses habitants. Certaines personnes ont des idées reçues par rapport aux Corses mais personnellement, et en tant que Belge, j’ai été super bien intégré. J’en garde de très bons souvenirs, surtout que ma fille est née là-bas. Ça restera un endroit particulier pour moi.

Dans ma carrière, j’ai eu la chance d’évoluer dans des pays et des villes magnifiques, telles que Bruxelles, Nantes ou Athènes… Je me suis vraiment régalé dans la capitale grecque. Je trouve le mode de vie méditerranéen très agréable. »

 

.La.Famille.

« Avec ma femme Marie, on s’est rencontré à l’école supérieure. J’avais 20 ans, elle 22. On a terminé nos études ensemble. J’étais obligé de réussir ma dernière année car j’avais signé un contrat professionnel. Ça me mettait un peu de pression mais je travaillais bien. Tous les deux, le diplôme en poche, on s’est installé à Gand. C’est vraiment là-bas que notre histoire a démarré. Je découvrais la vie en couple, au quotidien, dans notre propre maison. C’était un grand saut dans l’inconnu mais 14 ans plus tard on est toujours ensemble !

Mon fils Roméo a 6 ans. J’avais donc 28 ans quand je suis devenu papa pour la première fois. On a également une petite fille Vittoria-Blake qui va avoir 4 ans en octobre.

Quand ma femme m’a annoncé que j’allais devenir papa, c’était un sentiment fantastique ! D’ailleurs, durant les mois qui ont suivi, j’ai été extraordinaire sur le terrain avec Anderlecht [Ndlr, rires]. Ce fut certainement une de mes meilleures saisons avec 19 buts marqués ! Je garde de supers souvenirs de cette saison. Souvent, en interview, on me questionnait sur mes performances et ma forme du moment. Je répondais alors que ma femme était enceinte et que ça me donnait beaucoup de force. Du coup, je vais peut-être me remettre au travail et faire un 3e enfant afin de réaliser une grosse saison avec Lens et finir très haut ! [Ndlr, Rires] »

.Les.Amis.

« J’ai gardé contact avec mes amis d’enfance. Cela fait partie de ma personnalité. Les copains sont contents que je sois resté le même malgré ma réussite dans le foot. Eux non plus, d’ailleurs, n’ont pas changé. J’ai toujours voulu conserver ces amitiés. Certains ont fait beaucoup de route pour venir voir notre match contre Metz en Coupe de la Ligue. Ils sont rentrés à 4h du matin. Certes, c’est plus facile pour eux désormais puisque je ne suis plus à Athènes. »

.Caractère.

« Je suis quelqu’un de très sociable, généreux, râleur parfois parce que je déteste la défaite. Je suis aussi un peu égocentrique, je pense que la plupart des footballeurs le sont. »

.Dans.Le.Rétro.

« Je suis très heureux quand je regarde derrière moi. Il y a beaucoup de choses m’ont comblé. Le fait de devenir joueur professionnel était un rêve d’enfant. Quand on dit à 7 ans que l’on veut faire du football son métier, tout le monde rigole et te dit « tu sais, il y en a très peu qui réussissent, il faut beaucoup de chance ». Lorsque l’on a cette chance, on fait beaucoup de sacrifices et on travaille énormément pour y arriver.

Concernant ma vie personnelle. Je me suis marié et j’ai eu 2 beaux enfants, c’est aussi une réussite dans ma vie. Maintenant, il faut les accompagner dans leur vie de tous les jours, c’est un autre challenge. Ça reste très compliqué à comprendre tant que l’on n’a pas eu d’enfant. On ne peut pas imaginer tout ce qu’il y a à faire.

J’ai la chance d’être bien entouré. J’ai eu une bonne éducation, c’est ce qui m’a permis de garder quoi qu’il arrive les pieds sur Terre. Aujourd’hui, je récolte un peu le fruit de tout ça.

Pour le moment, tout se passe super bien, je n’ai pas envie de le crier trop fort pour ne pas m’attirer de mauvaises ondes ! C’est à moi de travailler dans tous les domaines pour que ça continue. »

.La.Reconversion.

« On s’en approche. Je dois tout doucement poser les bases et penser à ce que j’aimerais faire. Je pourrais par exemple passer mes diplômes d’entraîneur. C’est quelque chose qui me plairait et que j’ai envie de réaliser. Je pense que ma reconversion se fera dans le football quoi qu’il arrive parce que j’aime beaucoup ce milieu. Ça a dicté ma vie jusqu’à présent, j’ai envie de rester dedans. A quel poste ? Je ne sais pas encore mais je dois y réfléchir dans les mois à venir. »

Par Leïla Talbi - rclens.fr